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Le décès de Frédéric Maisha, figure connue du MSR, le Mouvement Social pour le Renouveau, intervient dans un contexte tendu. Car la Lucha, prévoit d’organiser des manifestations lundi dans plusieurs villes de RDC.
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Selon les témoignages recueillis auprès de ses proches, après un court séjour dans la province voisine du Masisi, Frédéric Maisha a rejoint jeudi son domicile aux environs de 17h, heure locale. Ressorti une heure plus tard, le greffier du Tribunal de grande instance de Goma n’a plus donné signe de vie. Jusqu’à la découverte à l’aube ce vendredi de sa dépouille dans un caniveau près du stade des volcans de Goma.
A l’heure qu’il est, on ignore toujours les circonstances exactes de son décès. Des témoins qui auraient vu la dépouille affirment que Frédéric Maisha aurait été tué par strangulation. En attendant les résultats de l’enquête diligentée, Me Alexis Muhima, le coordinateur de l’Observatoire de la Société Civile pour les Minerais de Paix de Goma, n’exclut pas la thèse d’un assassinat politique.
« Aujourd’hui, les circonstances exactes de son assassinat ne sont pas connues. Mais vu son passé politique, un grand mobilisateur, un grand homme de débat et qui était très critique envers la gouvernance politique du pays et principalement en vers la gestion actuelle de la majorité présidentielle et du président Kabila. Et chaque fois qu’il en avait l’occasion, il ne manquait pas d’être critique contre le régime. Ce n’est pas exclu que son assassinat soit politique », a déclaré l’avocat.
Pour sa part, Ernest Sengoma, le responsable de la ligue des jeunes de l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo, AFDC, un parti membre de la majorité présidentielle estime qu’il est trop tôt pour tirer cette conclusion : « Frédéric Maisha n’était pas plus dangereux que tout le reste. D’emblée, accusé le régime ou la mouvance de Kabila, ça sera une accusation gratuite. On peut aussi craindre un règlement de compte. Surtout que nous sommes dans un milieu ou écume beaucoup de criminels. Nous sommes dans une situation instable politiquement, mais aussi dans une zone où il y a beaucoup de groupes armés, de groupes criminels. D’ici 48 h, on aura déjà les 1ers résultats de l’enquête », a-t-il indiqué.
Frédéric Maisha avait été investi candidat par son parti, le Mouvement Social pour le Renouveau, pour les élections législatives qui doivent avoir lieu en principe à la fin de cette année. Le MRS du Nord-Kivu a déjà perdu deux de ses membres influents. Il s’agit d’Henri Shamamba, candidat à la députation provincial, tué par balle à son domicile le 18 décembre 2016 et de Mwami Kivu Bamwanune, lui aussi candidat du parti à la députation provinciale à Rutshuru qui a été tué en février 2016 alors qu’il se rendait à Kitshanga, toujours dans le Nord-Kivu