C’est depuis le 20 juin 2017 que le député national Clément Kanku Wa Tshibuabua adressait un droit de réponse au journal américain Le New York Times (NYT). Dans son édition online du samedi 20 mai et celle papier du dimanche 21 mai 2017, ce journal révélait l’existence d’un enregistrement qui se trouvait dans l’ordinateur de Zaida Catalán, une juriste experte de l’ONU retrouvée morte le 27 mars 2017 après son rapt le 12 mars 2017 sur une route de Kananga avec son confrère Michael Sharp.
Dans cet enregistrement qui remonterait au 8 août 2016, Clément Kanku s’entretenait avec un certain Constantin Tshiboko ; un des animateurs d’une radio rurale lui appartenant dans la région de Tshimbulu. Ce dernier lui faisant rapport sur les derniers évènements survenus à Tshimbulu que les présumés miliciens Kamuina Nsapu venait de mettre à feu et à flames au cours des attaques successives ayant fait 9 morts.
Même si Clément Kanku n’endosse pas la responsabilité de ce qui déroulait sur le territoire dont il est l’élu au cours de ces deux enregistrements, il en demande néanmoins les détails. Ce qui a fait dire à NYT que le président du micro parti le Mouvement pour le Renouveau (MR), allié de la Majorité Présidentielle (MP) ; aurait eu des liens étroits avec les combattants de la milice et que cela prouverait à suffisance l’implication de l’ex-ministre du Développement dans le gouvernement Samy Badibanga dans les massacres au Kasaï et sur son rôle supposé dans l’incitation à la violence dans la crise au Kasaï.
Dans les affrontements entre l’armée et la police congolaises face aux présumés miliciens Kamuina Nsapu, plus de 3000 morts sont comptabilisés et 80 fosses communes mises à jour. Plus de 35.000 congolais sont aujourd’hui refugiés dans la province nord de l’Angola voisin alors que les violences se sont répandues dans 4 autres provinces (Kasaï, Kasaï Oriental, Lomami et Sankuru).
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Doublement mis en cause et en fuite à l’étranger
S’étant saisi du dossier le mardi 23 mai 2017, la justice congolaise par son Procureur Générale de la République (PGR) ; Florent Kabange Numbi avait voulu entendre le député national sur ce dossier. Convoqué la semaine du 13 juillet 2017 après l’interdiction de sa conférence de presse du même mardi 23 mai 2017, Clément Kanku avait préféré se soustraire en prenant la fuite pour se réfugier à l’étranger. Faisant une première escale à Paris au siège de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), il aurait dit sa version des faits et brandi les preuves qu’il détient et à sa décharge.
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Selon Paul Nsapu, SG adjoint de la FIDH pour l’Afrique interrogé par www.afriwave.com , « la défense de Clément Kanku tient debout. Ayant quitté clandestinement Kinshasa pour l’Europe, il s’organiserait afin de parler sous peu et il se bat pour éviter qu’il serve de fusible au régime Kabila comme le démontre l’examen de son dossier ainsi que les preuves qu’il détient à sa décharge ». Déjà la version traduite de l’élément sonore ayant circulé pose problème….
Pourquoi Kanku a-t-il fui le Congo et où se cache-t-il en Europe alors qu’il n’a rien à craindre, Paul Nsapu réagit : « N’étant pas son avocat, je ne saurais dire s’il se cache ou non, car après son passage à Paris à la Fidh, je ne sais pas par où il est. Mais je sais qu’il a des contacts dans les hautes sphères avant peut-être de rencontrer les congolais. Tshiboko est un de ses collaborateurs, animateur d’une de ses radios rurales et qui ne serait pas de Kamuina Nsapu. Il serait bon de l’entendre et d’analyser les preuves en sa possession ».
Certes que Clément Kanku a le droit de se défendre, mais l’interrogation qui demeure est celle de savoir le pourquoi de la mort d’autant d’hommes, des femmes et d’enfants dans le Kasaï. Paul Nsapu répond « du reste, il travaille pour la réhabilitation judiciaire des victimes rescapées de cette tragédie » avant d’ajouter que pour lui « les complicités de Boshab (ancien vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur), Alex Kande Mupompa (ancien gouverneur du Kasaï central), Mangu….sont plus plausibles ; tous ces gens ayant été aux responsabilités au moment des faits incriminés. J’attends de voir l’issue d’une véritable justice sur cette tragédie du Kasaï, pas celle de Kabila et compagnies ».
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Du droit de réponse de Kanku au NYT
Certes que le député Kanku a le droit d’exiger réparation mais il ne dit toujours pas ce qu’il en sait sur les troubles qui ont conduit à la tragédie dans le Kasaï. Même si l’existence de l’enregistrement incriminant le député était connu des autorités congolaises qui en ont même discuté au cours d’un conseil de sécurité à Kananga, ces mêmes autorités ne l’auront peut-être jamais rendu public sans la dénonciation du NYT. Y compris Kanku lui-même, passant ainsi à perte et profit tous les morts y compris son propre cousin JP Mpandi dit Kamuina Nsapu. De plus du côté congolais, on devra aussi savoir qui est le commanditaire et qui sont les exécutants dans ce drame.
Pourquoi le journal américain ne publie pas jusqu’aujourd’hui le droit de réponse de Clément Kanku ? C’est au NYT d’en dire un mot car il est supposé avoir mener une enquête profonde avant de mettre en cause une personne. Dans cette affaire également, il y a eu mort d’américain…et plus des victimes congolaises.
Ci-dessous, le texte intégral du droit de réponse non publié de Clément Kanku au NYT qui a paru dans certains médias congolais.
Monsieur le Directeur de la rédaction,
C’est avec une très grande stupéfaction que j’ai pris connaissance de l’article de presse paru dans votre quotidien New York Times(NYT) du samedi 20 mai 2017, signé par vos collaborateurs KIMIKO de FREYTAS-TAMURA et SOMINI SENGUPTA et intitulé « For 2 Experts Killed in Congo, U.N. Provided Little Training and No Protection ».
Sur l’unique base d’un certain élément sonore non authentifié vous vous êtes permis sans réserve aucune de me mettre en relation avec l’assassinat des experts des nations unies, l’incitation à la violence dans la province du Kasaï-central et de présenter ma nomination au gouvernement Badibanga comme une prime à la mise à feu et à sang des localités du Kasaï-Central. Au regard du préjudice que j’ai subi du fait de votre article diffamatoire et en application des dispositions légales qui régissent votre profession et considérant que votre article m’a gravement mis en cause, j’entends exercer mon droit de réponse et vous demande donc de publier in extenso le présent rectificatif dans le prochain numéro de votre journal.
Authenticité de l’élément sonore
D’entrée de jeu, je conteste de façon formelle l’intégrité et l’authenticité de la pièce audio que vous avez brandie dans votre édition du 20 mai 2017 en la présentant faussement comme une reproduction fidèle d’une conversation que j’aurais eue avec un de mes subordonnés (miliciens).
Je déplore le fait qu’un aussi grand et prestigieux quotidien que le NYT, sans les moindres précautions d’usage, ait diffusé des fausses informations et utilisé des éléments falsifiés et manipulés à des fins inavouées.
Par ailleurs, je dénonce également la présentation tendancieuse des faits telle que le NYT l’a faite dans l’article qui me met en cause d’autant plus que cette façon de procéder obéit à un stratagème clair de me faire endosser une responsabilité qui n’est pas la mienne. Ce que je réfute catégoriquement. Les auteurs des violences dans le Kasaï et de l’assassinat des experts onusiens doivent assumer devant l’histoire la responsabilité de leurs actes odieux. Le NYT est censé œuvrer à l’éclatement de la vérité et non pas l’inverse.
Contact avec le NYT
Vous affirmez également dans votre article du 20 mai 2017 intitulé « For 2 Experts Killed in Congo, U.N. Provided Little Training and No Protection », que votre quotidien NYT m’a contacté et que j’aurais renié puis accepté un certain nombre de choses.
Il est totalement faux et mensonger d’affirmer que j’ai été contacté par le NYT. Je m’en serai survenu car ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit un coup de fil du NYT. Par respect et honnêteté vis-à-vis de vos lecteurs, il eut donc été plus honnête de préciser que c’est un certain Monsieur vivant à Kinshasa, se présentant sous le nom de Steve Wembi qui a pris le soin d’établir le contact avec moi. Vos lecteurs auraient, dans ce cas, apprécié votre souci d’apporter la vraie information et non pas une information déformée et en faisant croire que j’ai été contacté par les auteurs de l’article incriminé, en l’occurrence KIMIKO de FREYTAS-TAMURA et SOMINI SENGUPTA, avec lesquels je n’ai jamais eu le moindre contact.
Après un bref échange téléphonique avec ce Monsieur Steve Wembi qui m’était jusqu’alors totalement inconnu, et s’était présenté à moi comme correspondant d’un organe de presse américain à Kinshasa, doutant de la qualité dont se prévalait ce Monsieur, en tant que personnalité politique, je l’ai invité à venir me rencontrer afin d’échanger de vive voix. Prétextant qu’il était en dehors de la ville, il déclinera mon offre et promit de me relancer. Et depuis lors, je n’ai plus eu de ses nouvelles jusqu’à ce que j’aie écho de l’article de New York Times m’incriminant.
Rendez-vous avec Mme Zaida Catalan
Vous écriviez aussi dans la même livraison du 20 mai que Mme Catalan m’avait contacté et convenu d’un rendez-vous avec moi à son retour de la brousse afin de discuter de mon implication possible dans les violences du Kasaï.
A cet égard, je me souviens avec certitude avoir été contacté par Monsieur Michael SHARP, l’un des experts assassinés que j’ai même rencontré en compagnie de trois de mes collaborateurs. Et à l’occasion, contrairement à ce que le NYT a publié, Mr Michael SHARP était accompagné, non pas de sa collègue Mme Zaida Catalan mais plutôt d’un collègue masculin, de nationalité française, avec lesquels nous nous sommes entretenus sur les conflits armés en RDC. En revanche, pour ce qui est de Mme Zaida Catalan, malgré les multiples appels que je reçois régulièrement de plusieurs personnes, des journalistes, des diplomates et des personnalités de divers horizons aussi bien du Congo que de l’extérieur, je ne me souviens pas avoir été contacté par elle ni avoir convenu un rendez-vous avec elle.
J’apprends, non sans surprise, par le biais dudit article du NYT, que le PC de Mme Zaida Catalan contenait un fichier de 130 documents regroupés sous mon nom dont notamment un certain élément sonore non authentifié que vous avez accompagné d’une fausse retranscription sans prendre la peine d’obtenir mon explication là-dessus.
Il convient de souligner qu’il est quand même curieux, qu’à ce stade de la procédure, vous ayez eu accès au contenu du PC de l’experte Zaida Catalan alors que celui-ci devrait se trouver entre les mains des autorités de la justice pour des raisons d’enquête. Si ce que vous avancez est exact comment expliquer que vous ayez pu obtenir des informations aussi sensibles car seules les personnes des services spécialisés et les personnes liées à l’enquête pouvaient en disposer ?
Assassinat des experts des Nations Unies
Vous avez insidieusement à travers vos lignes tentées de me mettre sur le dos l’assassinat des deux experts onusiens qui auraient découvert l’existence de multiples fosses communes dans le Kasaï-central. Si vous vous étiez réellement intéressé aux violences dans le Kasaï vous auriez compris ce qui s’y passe réellement et vous auriez alors découvert que l’instabilité dans le Kasaï central trouve son origine dans un différend entre un chef coutumier et le ministre de l’intérieur. Pourquoi avez-vous choisi de désinformer et désorienter l’opinion publique ? Pourquoi avez-vous offert une excellente tribune à une grossière falsification ? Pourquoi cette fausse retranscription de l’élément sonore ?
En tant qu’élu et originaire de cette région, j’ai adressé multiples recommandations à l’endroit du Ministre de l’Intérieur de l’époque, Mr Evariste Boshab, l’invitant à privilégier le règlement pacifique de ce différend et l’entente, et à dégager un consensus. Je n’ai malheureusement pas été entendu. Ce dernier a choisi d’agir autrement. La conséquence en est l’embrasement du Kasaï central avec toutes les fosses communes qu’on y découvre aujourd’hui.
Suite à votre publication qui transpire l’amateurisme journalistique et la dénonciation calomnieuse qu’elle renferme, ma réputation et mon honneur ont été souillés sans oublier celle de toute ma famille. Aujourd’hui ma famille et moi-même sommes en insécurité à cause de cette accusation gratuite contenue dans votre publication.
En trouvant de l’intérêt à publier une fausse information à laquelle vous attachez de fausses conclusions sur ma possible implication, il devient difficile de ne pas croire à un complot ourdi contre ma personne avec votre complicité ou du moins votre bénédiction. En outre, en mettant votre journal à contribution, les auteurs de cette cabale ont délibérément choisi de mettre tout le monde sur une fausse piste en vue d’étouffer la vérité et par-dessus-tout garantir l’impunité des véritables responsables de ce drame. Votre démarche rime manifestement avec la volonté de ceux qui s’opposent énergiquement à la mise en place d’une commission d’enquête sous la direction des Nations Unies pour documenter les violences et les assassinats et identifier les véritables coupables des massacres dans le Kasaï et l’assassinat des experts des Nations Unies.
En effet, comment comprendre qu’un journal aussi important que le vôtre, n’ait pas fait le travail de recherche nécessaire en préférant la voie de la paresse et de la facilité en exploitant des fausses informations tout en sachant que ceci pourrait désorienter l’opinion publique, nuire à ma personne et aussi négativement influencer la conduite et les résultats de l’enquête ? Enfin, je ne suis ni de près ni de loin mêlé à l’assassinat des experts onusiens ni de qui que soit. Par conséquent, je vous invite à poursuivre vos recherches qui ne manqueront pas de vous mettre sur le chemin de la vérité et la justice que tout le monde, y compris moi-même, recherchent.
Des violences dans le Kasaï-central
Vous affirmez également sans produire le moindre élément de preuve que les personnes qui s’intéressent à la problématique des violences du Kasaï étaient au courant de ma possible implication dans lesdites violences de même que j’entretiens des liens étroits avec les miliciens actifs dans la région. De quelles personnes s’agit-il ? Ne s’agit-il pas ici des simples supputations ?
Je retiens de votre article une présentation tendancieuse des faits, une manipulation voulue ainsi qu’une fausse retranscription d’un certain élément sonore non authentifié qui concourt activement à l’obstruction à l’émergence de la vérité. C’est à croire qu’il y a donc quelque part une volonté délibérée de me faire endosser une responsabilité qui n’est pas la mienne. Et je ne l’accepterai jamais. A quoi tient cette ferme volonté affichée de désorienter l’opinion publique et tous vos lecteurs. Quel mobile poursuiviez-vous en désorientant intentionnellement vos lecteurs ?
Je me permets de préciser, à l’attention de tous les lecteurs, qu’à ce jour, je compte à mon actif, deux mandats successifs de député national dont le dernier court toujours, après avoir été d’abord vice-gouverneur de la province du Kasaï-Occidental. Je compte dans ma province beaucoup de réalisations sociales que vous pouvez aller vérifier. Après avoir employé ma carrière et mis tant d’années à construire dans ma province d’origine, quel intérêt aurais-je, du coup, à tout détruire, tout mettre à feu et à sang ? Juste pour un strapontin au gouvernement comme vous l’indiquez sans gêne dans votre article ? Je rejette de la manière la plus formelle toute responsabilité dans les violences survenues au Kasaï. Cela est totalement étranger à mon éducation, à ma culture et aux valeurs profondément humaines auxquelles je crois fermement.
Gouvernement Badibanga
Avec une légèreté déconcertante, vous affirmez à travers les lignes de votre article que mon entrée au gouvernement avait pour but de calmer ou mettre au pas les rebelles. Contrairement à ce qu’une certaine opinion voudrait faire croire, mon entrée au gouvernement Badibanga est consécutive à la mise en œuvre de l’accord de la Cité de l’UA du 18 octobre 2016 qui a clôturé le dialogue supervisé par Monsieur Edem Kodjo, le facilitateur désigné par l’Union Africaine et ce, dans le quota de l’opposition. Il n’y a donc pas de lien à établir entre l’enregistrement sonore suspect que vous avez diffusé et mon entrée au gouvernement et encore moins l’assassinat des experts onusiens. Il est donc curieux que vous vous ne mentionnez nullement dans votre article que le Gouvernement Badibanga est le fruit des accords politiques d’Octobre 2016.
Négligence ou responsabilité du NYT
La publication de votre brûlot du 20 mai dernier ayant été, à très large échelle, relayé dans tous les médias congolais et plusieurs médias internationaux à l’instar de TV5, France24, RFI, BBC, Jeune Afrique, RTBF, Reuters etc., vous comprendrez donc que mon indignation est plus que totale face aux allégations mensongères et à la dénonciation calomnieuse dont votre quotidien, le NYT s’est rendu coupable à mon endroit.
La succession des événements donne donc à penser à une planification bien orchestrée avec la participation ou du moins la bénédiction du NYT dans la mesure où cet élément sonore contesté que vous avez diffusé n’était pas du tout nouveau et que la justice congolaise, par le biais de son représentant au sein du Conseil National de sécurité (CNS) ne pouvait en ignorer l’existence depuis au moins le mois d’Août 2016.
Croyant tenir un scoop sous la main, vous vous êtes empressé de publier votre article du 20 mai dernier en y insérant un certain élément sonore suspect car non authentifié. Votre recherche du sensationnel vous a sans doute fait oublier les rudiments du métier de journaliste qui consiste à vérifier et recouper l’information et faire parler différents acteurs, en particulier lorsqu’il s’agit de ce genre d’affaires.
Pour rappel, pour mieux comprendre cet élément sonore non authentifié, il faut le replacer dans son contexte. En effet, il s’en suivra, après échange et vérification par les services spécialisés qu’un certain élément sonore, brandi par le Ministre de l’Intérieur de l’époque, Mr Evariste Boshab lors de la session du CNS du mois d’Août 2016 à Kananga, ne présentait aucun intérêt et ne me mettait nullement en cause. Jugée sans pertinence aucune, l’affaire n’avait pas été suivie d’effet.
En ce moment-là, le chef coutumier Kamuina Nsapu était encore en vie, il n’y avait pas de fosses communes et nul ne parlait d’experts onusiens qui devaient se rendre au Kasaï documenter les violences qui ont fait d’innombrables victimes et causé d’énormes dégâts.
Partant, il n’y a donc pas de lien à établir entre les violences dans le Kasaï, l’assassinat des experts onusiens et ma personne. Oser affirmer le contraire ou rechercher un lien entre cet élément sonore suspect, l’assassinat des experts onusiens et ma personne ne peut relever que d’un faux intellectuel, d’une grotesque manipulation des esprits.
Suite à votre article le Parquet Général de la République Démocratique du Congo a ouvert en date du 23/05/2017 une enquête à ma charge et le même jour ma conférence de presse avait été empêchée. Depuis la publication de votre article, je suis interdit de parole au Congo alors que je jouis pleinement de mes droits civiques dont ma liberté d’expression. Mes proches et moi-même sommes, la cible de toutes sortes d’harcèlement et de filatures. Le préjudice subi du fait de votre article est donc énorme.
Mon image, mon honneur ayant ont été ternis par la publication de votre article, sans oublier ma sécurité et celle de mes proches parents et collaborateurs, j’exige par conséquent une publication intégrale de mon droit de réponse ainsi que le retrait de votre article du 20 mai 2017 m’incriminant.
Je vous remercie d’accuser réception du présent courrier et de confirmer que votre journal fait bien le nécessaire dans le sens demandé.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur de la rédaction, l’expression de mes sentiments distingués.