Par Nafissa Amadou avec la DW : http://www.dw.com/fr/en-rdc-les-rebelles-musulmans-de-ladf-accus%C3%A9s-de-massacrer-les-civils/a-40105261
Les Forces démocratiques alliées (ADF) s’en prennent à des positions des forces armées de la RDC (FARDC). Quel est cet autre mouvement qui visiblement veut donner de la voix dans un Congo déjà miné par des rébellions ?
Le dernier assaut en date, le week-end dernier, contre trois positions des FARDC s’est soldé selon les estimations par la mort d’au moins deux officiers de l’armée congolaise.
Les Forces démocratiques alliées (ADF), des rebelles musulmans ougandais, sévissent principalement dans l’Est de la RDC depuis 1995. Ils sont accusés d’être les auteurs de plusieurs massacres perpétrés dans cette partie du territoire congolais.
Bob Kabamba, professeur en sciences politiques à l’université de Liège, n’écarte pas l’hypothèse de la présence de rebelles congolais derrière les attaques attribuées à ce mouvement.
« Il y a des groupes congolais qui se revendiquent aussi des ADF et qui perpètrent aussi des massacres en leur nom », explique-t-il.
Leur but, poursuit-il, « c’est de faire parler d’eux comme c’est le cas actuellement. Pour que leurs actions aient plus d’échos, ils s’en prennent aux positions des FARDC, une façon de défier l’autorité centrale de la RDC », ajoute Bob Kabamba.
Dans sa traque contre les ADF, l’État congolais avait mis sur pied en janvier 2014 l’opération Sukola 1, c’est à dire « nettoyage ». Mais trois ans après, la rébellion est toujours présente.
Bob Kabamba y voit « une complicité claire avec certaines tribus locales » sans pour autant exclure l’implication des politiques.
Selon lui, il n’y a aucun doute que « certains hommes politiques à Kinshasa » veulent utiliser l’ADF pour pouvoir « se positionner politiquement sur l’échiquier congolais ».
De leur côté, les organisations de défense des droits humains essaient de donner de la voix pour que les populations n’aient plus à subir de nouvelles atrocités.
Omar Kavota, coordinateur exécutif du Centre d’études pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme, le CEPADHO, explique que « la menace est grande et la population vit la peur au ventre, craignant qu’ils reprennent encore les attaques et les massacres contre des villages ».
Omar Kavota appelle le gouvernement mais aussi la communauté internationale à se préoccuper sans tarder de la situation.
A l’image de bien d’autres entités terroristes ou groupes rebelles, les Forces démocratiques alliées ont recours aux enlèvements, de jeunes enfants notamment, au viol et aux incendies de villages.
Le mouvement cible principalement les civils en vue de récupérer leurs terres. À ce jour, la disparition de près de 1.200 personnes lui est attribuée.
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