RDC : Obtention de visa, une situation toujours « kafkaïenne » à l’ambassade de Londres !

A l’instar des autres représentations diplomatiques congolaises de l’étranger, l’ambassade de la RDC à Londres continue de faire parler d’elle et pas toujours en bien. On pensait que la nomination d’une nouvelle représentante en la personne de Marie-Marguerite Ndjeka Olengha Opombo comme Ambassadeur de la RD Congo au Royaume Uni allait améliorer les choses.

Le service demeure toujours à désirer et rien ne semble avoir changer, ni avoir provoquer le choc attendu ; au contraire la situation semble même s’être empirer. Un congolais ironisant même que l’on pouvait obtenir le fameux papier d’entrée sur le territoire dans la bouche du métro à proximité de l’ambassade, 45-49 Great Portland St, Marylebone, London W1W 7LD.

Couvrant un vaste territoire allant du Royaume Uni à l’Irlande, en passant par la Finlande et la Norvège pour l’Europe du Nord sans oublier les territoires du pacifique avec Cambera (Australie) et Wellington (Nouvelle Zélande) ; l’ambassade de Londres ne semble pas prendre au sérieux sa mission. Madame l’ambassadeur qui n’est pas diplomate ni de formation ni de carrière semble ne pas avoir pris la mesure de ses nouvelles responsabilités pour réussir son pari : celui de remettre de l’ordre dans une chancellerie jadis abonnée aux désordres en tous genres.

Ayant renvoyé tous les anciens travailleurs qui avaient transformé l’ambassade en leur vache laitière par la corruption, les services consulaires fonctionnent toujours avec des « multiples tracasseries auxquelles sont confrontées les demandeurs de visa et du passeport congolais » comme le soulignait note confrère 7sur7.cd il y a quelques semaines déjà.

Des opposants à Mme l’ambassadeur et sa nouvelle politique au sein de la chancellerie expliquant la promotion de cette ancienne premier conseiller d’ambassade en 2013 à cause de plusieurs proximités : d’abord avec son ancien chef de mission à Londres Kikaya Bin Karoubi devenu Conseiller diplomatique de Joseph Kabila.

Mais surtout à sa proximité biologique d’avec le Général François Olengha ; chef de la maison militaire du président de la République Joseph Kabila. Ce général ainsi que son business Le Safari Beach, un site aménagé dans l’ancien parc présidentiel sous Mobutu de la N’Sele ont été récemment sanctionné par les Etats-Unis et l’OFAC, un organisme de contrôle financier ; pour entrave à la démocratie. Egalement aussi celle familiale d’avec le ministre des Affaires Etrangères en personne, Léonard She Okitundu qui fait partie du cercle fermé de Kabila.

L’obtention d’un visa toujours problématique

Au moment où certains pays africains suppriment un visa d’entrée à tous y compris leurs ressortissants ayant acquis une autre nationalité à l’instar du Sénégal qui l’accorde dès l’arrivée du voyageur sur son territoire, obtenir ce sésame d’entrée en RDC relève d’un parcours de combattant pour les ressortissants congolais naturalisés. Il faut aujourd’hui en moyenne un délai d’au moins un mois pour voir un visa apposé dans son passeport.

La scène insolite du mercredi 26 juillet 2017 de cette dame congolaise par terre pleurant son argent suscitant l’intervention de la police britannique en est l’illustration de ce désordre. Même si pour l’ambassade cette congolaise avait fait traiter son dossier en dehors de ses services et des personnes autorisées, cela démontre encore une fois de cette problématique d’obtention de visa dans notre ambassade.

Vidéo de Londres

« Pour la petite histoire, cette dame aurait introduit une demande de visa depuis le mois de juin et parallèlement elle aurait payé son billet d’avion pour le jeudi 27 juillet à destination de Kinshasa. Seulement, les 4 semaines lui indiquées pour le retrait des visas se sont écoulées sans qu’elle n’entre en possession de ses titres de voyage. Elle tente alors de joindre l’ambassade au téléphone, deux jours avant son voyage, c’est une personne malpoli et arrogante qui lui crie à l’autre bout du fil et lui fait comprendre que sa demande n’était pas encore traitée. Elle devra attendre encore quelques semaines ! » explique notre confère.

« Frustrée, elle décidera de se rendre à Londres le lendemain, près de 200 Km de chez elle, pour s’enquérir de la situation espérant que sa présence sur le lieu suscitera plus d’engouement dans le traitement de sa demande. Arrivée au 46-49 Great Portland Street London, c’est le même accueil qu’au téléphone. Perdue, elle se jettera par terre criant et pleurant sur son sort. Prêt de 3000 livres de dépenses de voyage qui s’envolent en fumée du fait d’une mauvaise gestion administrative des services consulaires » poursuivait 7sur7.cd

Quid des mêmes pratiques ?

Les anciens travailleurs renvoyés par Mme Ndjeka tout comme les nouveaux ont l’habitude de réclamer 105 pounds soi-disant pour un visa express qui n’existe plus selon les propres dires des fonctionnaires de l’ambassade. Or le visa normal ne coûtant que 60 pounds, l’ambassade empochant au passage une sacrée différence de 45 pounds par personne pour un visa qui n’est accordé que plus d’un mois après la demande et qui n’a en fin de compte rien d’express. Cette pratique qui ressemble à une arnaque n’a pas d’autre nom qu’une escroquerie officialisée.

« Il y a peu, le visa se négociait même à l’extérieur de l’officine diplomatique où on pouvait obtenir un visa sans prise en charge et en procédure d’urgence en une semaine pour 150 livres. Ce, pendant que le même visa en procédure d’urgence avec dépôt complet des éléments du dossier de demande était délivré dans deux semaines au coût de 105 livres par la voie officielle » notait 7sur7.cd

Un autre fait complexe, certains agents de l’ambassade de Londres monnayent les documents utiles pour obtenir le visa pour le prix de 150 pounds : lettre d’invitation et prise en charge. Or ces documents sont censés venir de Kinshasa avec des cachets officiels et légalisés de la DGM et du ministère des Affaires Etrangères. D’où ces personnes trouvent-elles ces cachets officiels et dans quelle caisse ou poches de qui vont l’argent récolté ? Luzolo Bambi n’a pas qu’à regarder à Kinshasa, mais aussi dans les ambassades à l’étranger pour dénicher les corrompus et les corrupteurs.

Des visas dans la rue

Depuis l’attaque de l’ambassade par les combattants, ces opposants congolais au régime de Kabila dont le mouvement a sa naissance dans la capitale britannique à l’époque de Kikaya Bin Karoubi ; la gestion du dossier se traite dans la rue à l’extérieur des 4 murs de la chancellerie sans aucune intimité au vu et au su de tous. Un préposé arrive avec les numéros des dossiers en appelant les demandeurs soit pour leur annoncer si oui ou non le visa est accordé, soit pour remettre les passeports.

Pire encore, le service chargé d’accueil répond aux abonnés absents presque toute la journée. L’unique jeune dame chargée de la tâche à la réception des dossiers de dépôt de demande de visa ne répondant que rarement au téléphone. Cloitré dans son minuscule couloir derrière une vitre servant de comptoir, c’est que les demandes sont reçues dans l’indifférence accomplie. Le comble du désordre est encore accentué par l’égarement des photos de demandeurs de visa qu’on ne retrouve plus ou de visa accordé sans signature de la personne préposée, Robert Mbumba Mavuba, le nouvel attaché d’ambassade. L’on ne comprend toujours pas le pourquoi de ce que tous les visas ne sont accordé qu’à la veille du voyage programmé ?