La décision du 37ème sommet de la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC) de la nomination d’un envoyé spécial en RDC avec pour mission de « suivre et superviser le processus électoral » ne plait à tous. Si du côté du régime et son gouvernement on y trouve son compte via son premier ministre Bruno Tshibala qui avait remplacé à pied levé Joseph Kabila, l’opposition radicale via le Rassop fulmine de colère et s’insurge contre Jacob Zuma.
Lors de son discours de clôture de cette rencontre, le président sud-africain en même temps celui en exercice de l’organisation a expliqué approuver cette nomination et indiquant que des consultations visant à déterminer l’identité de cet émissaire sont en cours. Devant les 15 chefs d’États et des Gouvernements présents au sommet qui a eu lieu du 10 au 20 août, à Pretoria, Jacob Zuma s’est également exprimé sur cette « impossibilité de tenir des élections en RDC en décembre 2017, en raison d’un certain nombre de défis qui subsistent encore ». Il a par conséquent demandé à la commission électorale nationale indépendante de la RDC de faire connaître le calendrier électoral révisé.
La colère verte de l’opposition
Pour l’opposition radicale du Rassop, cette ingérence du président sud-africain et ses pairs de la région dans les affaires intérieures du Congo est inadmissible et n’engage nullement le peuple congolais.
Dans un communiqué de presse daté du 21 août 2017, le président du Conseil des Sages Pierre Lumbi Okongo, en l’absence du président de la plateforme Félix Tshisekedi en voyage à l’étranger ; explique que « Le Rassemblement note que cette position de la SADC à l’encontre des aspirations profondes du peuple Congolais qui aspire à une alternance démocratique à travers les élections crédibles et transparentes qui doivent impérativement se tenir d’ici le 31 décembre 2017 ».
Et de poursuivre que « Le Rassemblement fait savoir que la question de l’organisation et de la tenue des élections est réglée par la Constitution de la République et l’Accord du 31 décembre 2016, entériné par la résolution 2348 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, auxquels reste attaché le peuple congolais ».
Avant de rappeler que « Pour le Rassemblement, la SADC devrait se montrer solidaire du peuple congolais et de non soutenir un individu, Joseph Kabila, qui reste l’unique et seul obstacle sur la voie de l’organisation des élections en RDC ».
Et de conclure que « Le Rassemblement qui incarne les aspirations profondes du Peuple Congolais désapprouve avec la dernière énergie ces pros et les rejette ».
En marge de ce sommet, la forte communauté congolaise d’Afrique du Sud s’était donné rendez-vous à Pretoria pour une manifestation bruyante contre la SADC. Tout en criant leur désapprobation, les protestateurs exigeaient également le retrait de la RDC de cet ensemble car ne faisant pas partie de l’Afrique Australe mais plutôt de celle Centrale en feu à cause des ingérences multiples étrangères dans les affaires du Congo.
