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Après 38 ans à la tête du pays et du parti MPLA, le président José Eduardo Dos Santos passe la main comme chef de l’État. Ce qui ne signifie pas qu’il y aura alternance.
C’est demain, le 23 août, que les Angolais sont appelés aux urnes. De ces législatives se dégagera une majorité chargée d’élire un nouveau chef de l’État. Toutefois, José Eduardo Dos Santos garde les rênes du MPLA et surtout, pour la plupart des Angolais, les élections sont jouées d’avance et c’est son dauphin, João Lourenço, qui sera élu président. Le point sur une campagne sans grand espoir.
Des militants pro-MPLA devant des affiches de leur candidat, João Lourenço
« Vive l’Angola, la lutte continue ! La victoire est certaine ! »
José Eduardo Dos Santos est apparu samedi dernier pour la première fois de la campagne dans un meeting officiel du MPLA, le Mouvement populaire de libération de l’Angola, son parti. Faute d’avoir pu imposer son fils puis un proche empêtré dans des scandales de corruption, le président sortant souhaite bonne chance à celui qui a été désigné pour être le candidat du parti à la présidence : João Lourenço, son ministre de la Défense.
Les jeunes, pourtant, espèrent un changement, à l’instar de Júlio Quileba qui déclare : « Nous avons besoin d’un nouveau gouvernement qui s’occupe enfin du plus grand problème de la jeunesse : le chômage. »
Le militant Luaty Beirão dénonce les malversations et les manipulations électorales
Crise économique et manipulations électorales
Avec l’effondrement des cours du pétrole et la politique dispendieuse des autorités, le pays traverse une grave crise économique. Mais comme l’explique le rappeur et militant des droits de l’Homme Luaty Beirão, personne ne doute de la victoire du candidat du MPLA. C’est la même chose à chaque fois depuis 1975 :
« On voit bien les irrégularités, que des électeurs sont empêchés de voter – beaucoup ne peuvent même pas profiter de leur droit de vote, parce que leur bureau est trop loin de leur domicile, parfois dans une autre région. Comme en 2012. »
S’il est élu, João Lourenço aura-t-il les coudées franches avec José Eduardo Dos Santo toujours à la tête du parti ?
João Lourenço, un pantin ?
Luaty Beirão dénonce la propagande du pouvoir, les inaugurations de constructions prestigieuses avant les élections, ou l’omniprésence du MPLA au pouvoir dans les médias et l’espace public. Comme il le dit, la constitution garantit l’égalité de tous les partis, mais il y en a un plus égal que les autres.
Selon lui, João Lourenço ne sera qu’une marionnette manipulée en sous-main par Dos Santos.
Les critiques de Luaty Beirão lui valent d’être surveillé de près par les autorités. A l’instar d’autres jeunes membres de son groupe, il a déjà été interpellé plusieurs fois. En 2015, il a même entamé une grève de la faim pour protester contre la répression étatique.
La fin de la campagne aussi pour Isaías Samakuva, candidat de l’UNITA
Plusieurs candidats
Les deux principaux candidats face au MPLA sont ceux de l’UNITA, autre grand parti historique (Isaías Samakuva), et de la CASA-CE (Abel Chivukuvuku), nouvelle formation créée en 2012, qui séduit des électeurs urbains déçus par le MPLA.
La fin de la campagne aussi pour Isaías Samakuva, candidat de l’UNITA
Trois autres petits partis présentent aussi des candidats. Tous les partis d’opposition font campagne sur la lutte anticorruption et une meilleure répartition des richesses.
Les Angolais espèrent pour leur part que le nouveau chef de l’État pourra s’affranchir de l’influence du clan Dos Santos et améliorer vraiment leurs conditions de vie.
AUDIO : Les Angolais se préparent à voter sans illusion
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