C’est loin de Kinshasa la bouillonnante et frondeuse capitale du pays et de ses opposants que la tripartite CENI-CNSA-GOUVERNEMENT a choisi de se réunir pour faire un point sur la suite du processus électoral en cours dans le pays depuis ce mardi 29 août 2017. Et c’est Kananga, chef-lieu de la province meurtrie du Kasaï Central dans le conflit présumés miliciens Kamuina Nsapu contre les forces de l’ordre du régime qui a accueille depuis ce matin la forte délégation venue de Kinshasa.
Conduite par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur Ramazani Shadari, 3 autres vice-premiers ministres et ministres d’État sont du voyage dont celui de la Justice et Garde des Sceaux Alexis Thambwe Mwamba, du Budget Pierre Kangudia, de la Décentralisation Azarias Ruberwha. Egalement les ministres des Relations avec le parlement Jean-Pierre Lisanga Bonganga, des Finances Henry Yav et de la Défense Crispin Atama Taba. Un des vice-présidents du Conseil National de Suivi (CNSA), le PPRD Adolphe Lumanu ainsi que le président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) sont de la partie.
Cette délégation rejoint sur place à Kananga le bureau de la CENI conduite par son président Corneille Nangaa Yebuluo ainsi que plusieurs autres personnalités dont des députés nationaux, des Experts de la Société civile, les membres du CSAC, les ambassadeurs du Zimbabwe, de la Zambie, de l’Afrique du Sud, de l’Union Africaine et un Expert de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
De la réunion proprement dite
Débutée officiellement le 28 août en forme d’atelier subdivisé en plusieurs commissions par la CENI, cette réunion qui s’étend au CNSA et au Gouvernement ira jusqu’au 30 août 2017. Une plénière prévue mercredi 30 août 2017 devant décidé de la prolongation ou non des travaux d’évaluation du processus électoral.
Cette réunion de trois instances dite préparatoire l’est en prévision de l’évaluation finale qui portera sur la publication ou non du calendrier électoral pour les élections attendues en fin de cette année 2017 selon l’Accord politique global de la CENCO du 31 décembre 2016. Pour le chef de la délégation gouvernementale, la rencontre de Kananga l’est pour écouter la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) sur l’état du processus électoral en cours, notamment sur l’avancement de la révision du fichier électoral. Mais aussi de faire le point sur les contraintes soulevées par la CENI.
« Après l’étape de Kananga, il y aura maintenant la véritable évaluation sous forme de la tripartite qui pourra dégager les projections vers les élections proprement dites. Des projections sous formes de chronogramme entendu ici comme le calendrier qui sera présenté », a expliqué le vice-premier ministre Ramazani Shadari. La véritable tripartite CENI-CNSA-GOUVERNEMENT étant prévue de façon formelle dans les tout prochains jours.
La fin du mois intervenant dans deux jours, il s’éloigne la probabilité de publication du calendrier électoral pour la fin du mois et la convocation du corps électoral en septembre prochain. Ce qui rend encore peu probable la tenue desdites élections en fin d’année 2017. Dans l’entretemps, les pressions internes et externes s’accentuent sur la CENI et le gouvernement pour une publication rapide dudit calendrier afin d’éviter au pays de sombrer dans une violence intitule dont personne ne saura mesurer les conséquences.