Par Roger DIKU à Bruxelles
C’est depuis le mardi 12 septembre 2017 qu’une délégation de la CENCO se trouve à Bruxelles sur invitation du Réseau Européen pour l’Afrique Centrale (EURAC) et de la Commission Justice et Paix Belgique. Elle est composée de Marcel Utembi Tapa, Fidèle Nsielele et du père Clément Makiobo ; respectivement Archevêque de Kisangani et président de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo), évêque de Kisantu et président de CEJP et Secrétaire Exécutif de la CEJP et de Justice et Paix Congo Asbl.
Dans un communiqué annonçant cette rencontre, les organisateurs rappellent le rôle de « médiation majeure » joué par les représentants de l’Eglise catholique lors de la « Négociation directe » de la CENCO ayant abouti à l’Accord politique global dit de la Saint Sylvestre entre la majorité et l’opposition pour trouver une sortie de crise. Mais également les espoirs soulevés par cet accord dont la mise en œuvre effective a été gâchés par l’absence d’une volonté claire de la majorité présidentielle. Autour du thème « La situation politique au Congo-Kinshasa », une conférence sera animée par les Évêques venus de Kinshasa à la fin de leur séjour européen.
Revenant sur le rôle de l’Eglise catholique depuis la signature de l’Accord du 31 décembre 2016, l’Abbé Jean Pierre Kwambamba Masi explique : « l’Eglise a pu rassembler tous les acteurs politiques et on a trouvé l’accord de la Saint-Sylvestre qui était fondamental pour sortir le pays de la crise. Malheureusement, de la part du pouvoir, il n’y a pas eu de bonne volonté pour appliquer complètement cet accord. L’Eglise ne cessera pas d’inviter la population, le peuple à s’engager ».
Un mois de septembre capital
Ce voyage des prélats catholiques coïncide avec l’intense balai diplomatique que l’on observe depuis le début de ce mois de septembre qui sera capital pour le devenir du pays. Des acteurs politiques de la majorité comme ceux de l’opposition en passant par la société civile, tous déploient ce qui leur reste comme ingéniosité pour éviter au pays une déflagration dont personne ne saura maitriser les conséquences.
En l’espace de quelques mois, c’est la deuxième fois que la CENCO se déplace à Bruxelles pour faire un état des lieux du suivi de l’Accord du 31 décembre avec ses partenaires ; accord pour lequel certains défis demeurent. Déjà en février 2017, Mgr Marcel Utembi, Président de la CENCO, l’Abbé Donatien Nshole, SG et porte-parole de la CENCO et le Père Clément Makiobo, SG de la Commission Justice et Paix de RD Congo ; avaient rencontrés leurs partenaires belges et européens, Axelle Fischer (Commission Justice et Paix Belgique) et Donatella Rostagno (Réseau européen pour l’Afrique Centrale – EurAc).
Kabila à nouveau dans le jeu ?
Après sa rencontre de Brazzaville avec le congolais Denis Sassou Nguesso en début du mois, son voyage le 19 septembre à New-York pour l’Assemblée Générale de l’ONU et un passage sur Paris le 23 septembre sur son chemin de retour, certaines sources avisées font état d’une nouvelle implication de Joseph Kabila dont l’opposition se méfie pourtant désormais qui pourrait réunir de nouveau tous les acteurs politiques pour un probable 3ème dialogue au format restreint mais que personne ne veut. Cette situation pouvant intervenir dès la fin de ce même mois de septembre pour entrevoir une sortie de crise politique profonde dans lequel est plongé le pays.
Lire aussi : RDC : Face aux rumeurs d’un 3ème dialogue entre majorité et opposition, le RASSOP ni demandeur ni preneur https://www.afriwave.com/?p=4897
Des interrogations demeurent
Dans ce climat d’inattendu et pour faire baisser un peu de tension politique dans le pays, l’on annoncerait « un calendrier électoral bricolé » dès les retours de Kabila et Nangaa des Etats-Unis pour fin septembre ; bien avant même la fin programmée de l’enregistrement des nouveaux électeurs dans le Kasaï. Cette intention précédant la grande réunion sur la RDC prévue le mardi 19 septembre à l’ONU à New-York.
Pour Paul Nsapu, le SG de la FIDH pour l’Afrique, il s’agit encore-là « d’un stratagème lui dicté par le régime dictatorial et sanguinaire de Kinshasa en vue de flouer les Nations-Unies et obtenir d’elles un soutien à travers une déclaration conjointe sur laquelle le Conseil de Sécurité se basera pour obtenir, à partir du 31 décembre 2017, une nouvelle transition avec Joseph Kabila et les animateurs actuels de cette centrale électorale ».
Autres interrogations qui se posent donc demeurent les moyens financiers mis à disposition par le gouvernement, ainsi que la stratégie établie par la CENI. Pour Mgr Marcel Utembi déjà, les difficultés logistiques et financières ne doivent pas servir d’excuse dans l’organisation des élections : les obstacles objectifs peuvent être potentiellement acceptés par la population, mais il faut absolument que chacun soit d’une bonne foi totale pour que la situation reste sereine. L’Église, quant à elle, s’est engagée à former quelques 6000 observateurs citoyens d’ici les prochaines élections, la moitié de ce chiffre étant déjà atteint à ce jour.
Des positionnements forts sont attendus
Comme en février 2017, la CENCO attendra de la Belgique, la France tout comme l’Union européenne un vrai rôle de veille et de soutien que ces institutions ont pu développer jusqu’à présent. Cette attention particulière devra se maintenir, car elle représente un facteur non négligeable dans la construction démocratique congolaise.
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