C’est une dernière ligne droite de tous les dangers pour une dernière carte qui se joue loin du pays alors que les échéances de fin septembre et décembre 2017 approchent à pas de géant. Initiateurs du Manifeste du Citoyen Congolais du 17 août 2017 signé à Paris en France, Mouvements citoyens et politiques congolais, tous proches de l’opposition se trouvent à New-York où se déroulent les travaux de la 72 ème Assemblée Générale des Nations Unies.
Dans un communiqué de presse rendu public le 18 septembre 2017 depuis le siège des Nations Unies, Félix Tshisekedi (Président du Rassop), Pr André Mbata Mangu ( SG de l’Institut pour la Démocratie, la Gouvernance, la Paix et le Développement en Afrique (IDGPA)), Moïse Katumbi (candidat déclaré à la présidentielle et soutenu par le G7 et l’AR), Paul Nsapu (SG adjoint de la FIDH pour l’Afrique) et Floribert Anzuluni (Coordinateur de Filimbi) ; sollicitent de la part des représentants des peuples du monde réunis au sein de l’AG de l’ONU qui devra statuer sur la situation de la RDC un appui pour une sortie de crise et un retour rapide à l’ordre démocratique et constitutionnel. Et pour cela, la mise en place d’une transition politique sans Joseph Kabila à la tête du pays.
Cette prise de position s’explique par le fait que l’opposition estime « Joseph Kabila de mauvaise foi et que sa responsabilité dans le non-respect de la Constitution et de l’Accord du 31 décembre 2016 en vue de se maintenir au pouvoir » étant engagé ; « il se disqualifie en tant que Président de la République et par conséquent cesse ainsi d’être un interlocuteur valable ». Bref, en lieu et place d’être une solution à la grave crise politique, il est le problème à la base de cette crise devenue institutionnelle et que sa mise à l’écart constituera un début de solution en attendant les futures élections.
Pour eux, devant le vide juridique qui risque de se produire et « pour prévenir le chaos se profilant à l’horizon devant la perspective de la non-tenue des élections au plus tard le 31 décembre 2017, exigent une transition sans Joseph Kabila, devenu illégal et illégitime. Cette transition devant être conduite par des personnalités éminentes consensuelles chargées de préparer les élections démocratiques, libres, transparentes et paisibles qui ne sont possibles ni avec Mr Kabila ni avec la CENI dans sa configuration actuelle ».
Rejetant d’avance tout projet d’un calendrier électoral biaisé qui ne serait pas conforme à l’accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016 sous l’égide de la CENCO, les signataires dudit communiqué se disent également hostiles à tout projet de referendum constitutionnel. Ce refus concernant notamment toute tentative visant à déverrouiller les dispositions intangibles de la constitution relatives au nombre et à la durée du mandat du Président de la République.
Disant être attaché aux idéaux de la paix et à la résolution 2348 du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 31 mars 2017 endossant l’Accord politique global et inclusif, les signataires attendent que l’ONU assume pleinement son rôle en vertu des pouvoirs que lui confère le chapitre VII de sa charte au regard de la détérioration de la situation en RDC. Notamment avec « la recrudescence des cas de violations graves des Droits de l’Homme et du Droit International humanitaire dans le Kasaï, le Katanga, l’Ituri, le Nord et le Sud Kivu ; et par le rétrécissement de l’espace des libertés sur l’ensemble du pays ».
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