L’opposante rwandaise Diane Rwigara, qui avait en vain tenté de se présenter à l’élection présidentielle du 4 août remportée par le président sortant Paul Kagame, a été une nouvelle fois arrêtée avec plusieurs membres de sa famille et est cette fois accusée « d’atteintes à la sécurité de l’Etat », a-t-on appris lundi de sources concordantes. Son arrestation, ainsi que celle de sa mère et de sa sœur, a eu lieu samedi à Kigali et a été annoncée dimanche par la police rwandaise.
« La décision de (les) arrêter est liée au comportement des suspectes durant les enquêtes préliminaires, en particulier leur refus constant de coopérer avec la police et de révéler publiquement des informations qui sont, en vertu de la loi, supposées être confidentielles », a affirmé un porte-parole de la police, Theo Badege, dans un communiqué. La loi sur la procédure pénale rwandaise autorise la détention de suspects durant cinq jours au maximum, une période durant laquelle les autorités peuvent décider ou non de les poursuivre.
Diane Rwigara a tenté de se présenter à l’élection présidentielle du 4 août face au président Kagame. L’homme fort du pays depuis le génocide de 1994 a été réélu pour un troisième mandat de sept ans, avec plus de 99% des voix.
L’opposante était déjà sous le coup d’une enquête pour faux et usage de faux, tandis que sa sœur et sa mère font officiellement l’objet d’une enquête pour fraude fiscale.
Cette fois Diane Rwigara, sa sœur et leur mère sont accusées « d’atteintes à la sécurité de l’Etat », ont confirmé des proches à Bruxelles. Mme Rwigara avait renoncé à la nationalité belge pour tenter de se présenter à la présidentielle. Mais tant sa mère que sa sœur Anne bénéficient d’une double nationalité, respectivement belge et américaine, a précisé l’un de ses proches.
