« La Monusco est gravement préoccupée par l’utilisation d’armes létales par les forces de défense et de sécurité congolaises dans une opération de contrôle de foule à Bukavu ». C’est le terme d’un communiqué de presse rendu public hier lundi 25 septembre 2017 par la représentation de la Monusco à Kinshasa par son chef Maman Sidikou.
Cette préoccupation de l’ONU fait suite à une nuit de violence mortelle entre la population civile et les forces de la police nationale congolaise (PNC) dans un quartier Panzi où se trouve également l’Hôpital de Panzi du Dr Dénis Mukwege. De cette violence l’on a comptabilisé un policier tué, un enfant décédé au Centre médical de Chahi.
Huit autres personnes blessées étant toujours soignées à l’hôpital de Panzi dont une fillette de 8 ans et un adolescent de 15 ans. Des mêmes affrontements violents, le bureau du chef de quartier Bizima a été incendié ainsi que deux postes de police à Igoki et à Chahi.
Les affrontements ont dégénéré lorsque des policiers en renfort ont tenté de récupérer leurs collègues détenus par la population et en même temps lever les barrages érigés sur la route menant vers Panzi. Les policiers en question étant en réalité les trois voleurs qui sévissaient dans un quartier de Panzi et capturés puis détenus par les jeunes dans la nuit du dimanche 24 septembre 2017. Aux jets de pierre de la population ont répondu des bombes lacrymogènes et des coups de feu de la police ayant entrainé la mort d’hommes.
Il faut le rappeler qu’en dehors des diverses milices et autres forces négatives qui sévissent dans la région depuis plus de vingt ans, il s’est avéré que l’insécurité récurrente est aussi tributaire des forces de l’armée congolaise (FARDC) ou de la police qui sont sur place pour y faire de la sécurité.
Pour le représentant spécial du SG de l’ONU en RDC, les « forces de défense et de sécurité ont l’obligation d’utiliser la force uniquement en dernier recours, en respect des principes de nécessité, de proportionnalité et de légalité, conformément aux normes internationales. La violence présumée perpétrée par les manifestants ne devrait jamais être une excuse pour l’utilisation de la force létale ».
Maman Sidikou termine par « demander instamment aux autorités congolaises de veiller à ce que le personnel chargé de l’application de la loi soit suffisamment équipé et formé pour s’engager dans les opérations de contrôle des foules ». Mais aussi que « des enquêtes rapides, crédibles et indépendantes sur cet incident, comme moyen d’empêcher la perte des vies civiles lors de prochaines manifestations ».