Par JPM.Babanya Kabundi [ANALYSE]
Si nous ne lisons pas, c’est notre faute. Nous serons dominés par notre ignorance ; ou plutôt à cause de notre ignorance. Avant la mascarade électorale de 2006, Raf Custers, l’auteur de « Chasseurs de matières premières » (Bruxelles, 2013) nous avertit. Il nous dit que les patrons allemands ont décidé de prendre possession des matières même en passant par la guerre. Malheureusement, nous avons, nous, continuer à parler du processus démocratique et des élections.
Comment se fait-il que nous, Congolais et Congolais(es) n’arrivons pas à comprendre que les guerres menées par les grandes puissances de la prédation n’ont rien à voir avec la démocratie ?
Ces « grandes puissances de la mort » sont au service de leurs « centres de pouvoir », ces transnationales dont l’unique raison de vivre et de mourir est la réalisation des bénéfices mirobolants dans tout ce qu’elles entreprennent. Pendant que les politicards congolais se battent à New York, à Kinshasa, à Kananga, à Uvira ou à Beni, VW pense à la production de ses voitures électriques en instrumentalisant le Rwanda (http://www.tshwifi.com/technology-main/volkswagen-is-looking-to-secure-cobalt-supplies-for-the-next-10-years-as-it-moves-to-electric-vehicles/).
Pendant ce temps, nous allons nous tuer en vantant les vieilles démocraties occidentales. Mais, nous sommes malades. Ces « fameuses démocraties occidentales » sont dominées par les transnationales.
Celles-ci ont du mépris pour la vie humaine. Leur programme politique est l’argent et toujours l’argent. Elles sont idolâtres. Si nous ne comprenons pas cela, ce n’est pas leur faute. C’est la nôtre.
Nos terres vont être dépeuplés et dévastés par les « Chasseurs de matières premières ».
Il est un fait qu’au lieu d’aller lire les textes traitant de la conquête de nos territoires pour l’exploitation du cobalt et la fabrication des voitures électriques aux dépens des Congolais(es), mes compatriotes s’en prendront à moi et me poseront cette question : « Qu’est-ce que tu proposes ? » Ou cette autre : « Qu’est-ce que tu mènes comme action concrète ? »
Dans l’imaginaire de ces compatriotes, écrire, avertir, éveiller les consciences, cela n’est pas une action. Les actions véritables sont celles qui consistent à prendre les armes même si nous ne savons pas contre qui nous nous battons.
Supposons que l’UE ait décidé à nous faire la guerre avec les Allemands en tête pour prendre nos matières premières stratégiques. De quelle armée pouvons-nous disposer pour résister ?
Il y a donc un minimum de théorisation de l’action indispensable à sa réalisation.
Voilà ! La fabrication des voitures électriques sera un handicap à l’avènement de la démocratie au Congo-Kinshasa. Kagame doit demeurer l’acteur apparent indispensable de cette œuvre. S’il y a des changements au Congo-Kinshasa, ils devront obéir à Kagame. C’est-à-dire qu’il doit rester capable de voler les matières premières au Congo-Kinshasa comme il le fait depuis les années 1990.
Qu’allons-nous faire ensemble en dehors du bruit pour les élections libres, démocratiques et transparentes ?
Nous avons affaire à « une communauté occidentale » travaillant sur le temps long. Le projet consistant à prendre le cobalt congolais ne date pas d’hier. Nous étions avertis. Nous avons évité d’en parlons. Nous insulter et nous empoigner, cela nous paraissait important. Et voilà qu’ils reviennent à la charge. Qu’allons-nous ? Nous injurier. Nous insulter. Kiadi !!!!!
Moi, en 2013, je tirai une sonnette d’alarme (http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=8270).
Babanya Kabundi
Génération Lumumba 1960