Par Delphine Nerbollier, à Berlin In La Croix Afrique https://africa.la-croix.com/livre-coup-de-poing-dun-pretre-congolais-baviere-victime-de-racisme/
Racisme et menaces de mort ont poussé le père Olivier Ndjimbi-Tshiende à quitter sa paroisse de Zorneding, en mars 2016. Il raconte cette expérience dans un livre, sorti la semaine dernière outre-Rhin.
Ces jours-ci, entre son travail de recherche à l’Université catholique d’Eichstätt-Ingolstatt, en Bavière, et la pastorale qu’il assure chaque week-end, le père Olivier Ndjimbi-Tshiende est « débordé ». À ces tâches s’ajoute la promotion de son ouvrage paru le 25 septembre en Allemagne sous le titre : Et si Dieu était noir. Ma foi est colorée.
Avec ce livre, ce prêtre de 68 ans, né en République Démocratique du Congo et détenteur d’un passeport allemand, sort d’une année et demie de silence. En mars 2016, il a quitté la paroisse Saint-Martin de Zorneding, près de Munich, où il était en poste depuis 2012. « Tout a commencé par ma critique d’un article publié par une politicienne de la CSU » se souvient-il.
Trois mille personnes défilent pour tenter de le retenir
En novembre 2015, un membre du parti chrétien-social attaque en effet Angela Merkel et lui reproche sa politique migratoire. La chancelière venait d’autoriser des centaines de milliers de Syriens à demander l’asile dans le pays. Le père Olivier Ndjimbi-Tshiende répond par voie de presse et dénonce des positions contraires à l’Évangile.
« À partir de là, tout a dérapé, se souvient-il. Il y a eu des réactions de méfiance puis des cartes postales avec des menaces de mort. On me promettait de m’emmener à Auschwitz, on m’a traité de nègre ». Les menaces se font ensuite plus concrètes. « J’ai vraiment eu peur », raconte-t-il. Le 6 mars 2016, lors de la messe dominicale, il annonce qu’il quitte la paroisse. Quelques jours plus tard, 3 000 personnes défilent dans les rues de Zorneding pour tenter de le retenir. En vain.
Jésus nous a dit : « Si on ne vous accepte pas quelque part, allez plus loin. C’est ce que j’ai fait, plutôt que de mener un combat qui n’avait pas de sens, face à des fanatiques », se justifie-t-il. Il constate avec émotion que des personnes proches qui « venaient à la messe et communiaient » lui « tournent le dos ». « Comment peut-on mener une vie chrétienne de cette manière ? Nous allons à l’église mais après, l’Évangile n’existe plus ? Comment est-ce possible ? », se demande-t-il.
« Jésus n’a pas imposé le célibat »
Dans son ouvrage, le père Olivier Ndjimbi-Tshiende pointe l’affaiblissement de la foi qui entraîne selon lui une hausse de la haine. Comment juge-t-il les populistes de droite, qui se revendiquent de l’Occident chrétien mais s’en prennent aux migrants ? « S’il y a des chrétiens parmi eux, ils ne savent pas en quoi leur foi consiste », assène-t-il. Cet épisode douloureux l’a conduit à méditer sur sa foi mais aussi sur « la manière dont l’Église se restructure ». « Et si Dieu était une femme ? Et si l’Église redevenait pauvre ? », s’interroge-t-il dans son livre.
Le père Olivier Ndjimbi-Tshiende aborde aussi les questions de la communion pour les divorcés remariés et le célibat des prêtres. « Jésus n’a pas imposé le célibat à ses apôtres, son comportement était libéral. L’Église s’est donc mise au-dessus de Jésus, a manqué d’humilité et même de fidélité à son encontre », estime-t-il, conscient que son témoignage et ses prises de positions susciteront certainement des remous en Allemagne.
Alors que les Etats Généraux de la Justice Congolaise du 06 au 13 Novembre 2024…
Par : RFI Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas Le procureur de la Cour…
Fille de journaliste et pionnier de l’indépendance Joseph Mbungu Nkandamana dit le « Mukandier » pour ses…
As every year, « Le Ministère Femmes Affranchies » is holding its « Mega Conference » in the City…
Comme chaque année, « Le Ministères Femmes Affranchies » organise sa « Méga Conférence » dans la Ville de…
Après l’acte odieux de vandalisme subit dans la nuit de dimanche à lundi, le mausolée…
View Comments
Je suis heureux de "retrouver", à travers cet article et des décennies après, LE GRAND SÉMINARISTE OLIVIER NDJIMBI TSHIENDE qui avait été mon professeur de philosophie en terminale au Collège de Lukula, au Zaïre (actuellement République Démocratique du Congo). Monsieur l'abbé, votre bon souvenir est resté vivace dans ma mémoire : Je vous avais connu bon pasteur, excellent professeur, (déjà) grand "germanophile", etc. Je regrette amèrement ce qui vous est arrivé, aussi je profite de cette occasion et de cet espace pour vous adresser mes chaleureuses salutations ainsi que mon soutien. QUE DIEU VOUS GARDE ...