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CPI : Luis Moreno Ocampo et l’affaire Jean-Pierre Bemba, un déni de justice ? [OPINION]

L’affaire qui oppose l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba Gombo contre la Cour Pénale Internationale restera l’une des grandes énigmes de la justice internationale sur ses premiers pas et pour le continent africain. Les dernières révélations du journal en ligne français Mediapart au sujet de celui qui fut, durant neuf ans (2003-2012), le premier procureur de la Cour en la personne de l’argentin Luis Moreno Ocampo en sont la preuve accablante sur la personnalité et les méthodes de cet homme.

Le plus de 40 000 documents confidentiels (courriels, câbles diplomatiques, courriers, relevés bancaires, etc…) obtenus et publiés par Mediapart avec une dizaine d’autres médias dans le monde ont montré la vraie face de Luis Moreno Ocampo : un magistrat pas intègre et compromis. Notamment avec la possession par lui avec son épouse, de sociétés offshore (du type que dénonce Transparency, ONG dont il fut représentant en Amérique latine et aux Caraïbes avant d’intégrer la CPI) aux Iles Vierges britanniques, au Panama, au Belize et en Uruguay pendant qu’il était procureur à la CPI et qu’il a tenté de dissimuler.

Pour toute explication et justifier son mensonge en répondant à Mediapart, Moreno explique que « S’il n’en a pas parlé à la CPI, c’est parce qu’ils n’ont rien demandé » et que « Mon salaire de magistrat n’était pas assez élevé » alors qu’il était payé tout de même 150. 000 euros par an nets d’impôts, soit 12 500 euros par mois…

Argent contre des Congolais ?

Dans les révélations de Mediapart, l’on apprend qu’une partie de ce salaire de Mr Moreno servait « à payer aussi les poursuites engagées, au nom de la CPI, par le Bureau du procureur, notamment contre les Congolais Thomas Lubanga, Jean-Pierre Bemba, Mathieu Ngudjolo, Germain Katanga, Bosco Ntaganda ». Pour rappel, sur les dix enquêtes ouvertes par la CPI, neuf concernent aujourd’hui des Africains. Ce qui du reste a suscité la colère sur le continent et voir un appel de l’Union africaine à ses membres, afin qu’ils ne collaborent pas avec cette justice internationale accusée de racisme.

Plusieurs autres pays africains dont l’Afrique du Sud ou le Burundi ayant annoncé leur retrait du Traité de Rome qui crée la CPI ou leur intention de s’en retirer, lui reprochant de ne pas être « véritablement indépendante ou de ne pas avoir été à la hauteur des espoirs suscités ». Beaucoup de reproches ont été faits au Bureau du Procureur sur la légèreté avec laquelle sont constitués les dossiers notent les documents ayant fuités.

Après son départ de la CPI, Luis Moreno a voulu garder la main en prévision d’un business qu’il allait développer dans le domaine de lobbying comme dans ce cabinet new-yorkais, Getnick & Getnick spécialisé dans le domaine des lanceurs d’alerte. Et pour y parvenir et encore gagner plus d’argent, il a continué à manipuler deux collaboratrices de son successeur, la gambienne Fatou Bensouda. Tenues pourtant au secret, ces deux collaboratrices aujourd’hui suspendues et sous enquête ont pu ainsi transmettre des informations et des documents en possession de la CPI qui pourraient être utilisés contre certaines personnes. Comme le cas de son lobbying pour le financier et seigneur de guerre libyen Hassan Tatanaki afin qu’il ne soit pas poursuivi.

La rémunération de Moreno pour ses conseils auprès du libyen ayant été plus que conséquent de l’ordre de 750 000 dollars au bout de trois mois de contrat resilié depuis lors. A quand la CPI ouvrira-t-elle une enquête pour poursuites contre son ancien procureur pour corruption comme elle l’a fait en et en condamnant Jean-Pierre Bemba dans l’affaire connexe dite de subornation des témoins ?

La prise de distance de jeudi 5 septembre 2017 de Mme Fatou Bensouda avec son prédécesseur Moreno aujourd’hui mis en cause et dont elle fut longtemps l’adjointe n’est que fumée de paille. Ses déclarations comme quoi « que les dirigeants de la CPI doivent déclarer tous les ans leur patrimoine depuis 2015 » depuis le départ de l’Argentin et que son bureau « n’a pris aucun contact, ni sollicité aucun conseil, ni collaboré avec Moreno Ocampo sur des affaires traitées par la CPI depuis que j’ai pris mes fonctions de procureur » n’arrangent en rien l’image de cette justice internationale à deux vitesses.

Encore moins son démarquage vis-à-vis de Mr Moreno lorsqu’elle déclare que : « J’ai moi-même été très claire à ce sujet avec M. Ocampo par le passé et je lui ai demandé, sans aucune équivoque, de s’abstenir de toute déclaration ou activité publique susceptible, en vertu de ses anciennes fonctions à la tête du Bureau (NDLR : du procureur), d’être perçue comme une ingérence dans les activités de celui-ci ou une atteinte à sa réputation ». Pourtant, la presse américaine révélait en juillet 2017 des pressions faites par la famille de Fatou Bensouda sur la police américaine pour que « l’identité de son fils George Bensouda, 33 ans, assassiné dans la nuit du 29 janvier 2017 aux Etats-Unis lors d’une fusillade dans une affaire qui serait lié aux stupéfiants » ne soit pas diffusée. Et pour cause, les hautes fonctions de sa mère à la tête du bureau de la CPI.

Lire aussi : Etats-Unis-Société : Fait divers tragique, la famille Bensouda endeuillée dans la tourmente d’un scandale https://www.afriwave.com/?p=3897

L’affaire Jean-Pierre Bemba

Les dernières révélations sur les méthodes de la CPI et de son ancien procureur Luis Moreno Ocampo sont de nature à donner du baume au cœur de l’homme Bemba, apparemment écarté de la scène politique congolaise pour le besoin de la cause.

Déjà le 15 novembre 2009, nous dénoncions cette parodie de la justice dans cet article où nous nous posions la question sur ce déni de justice :

Bemba contre la CPI, un déni de justice accablant !

In http://congoone.net/cgo/index.php/diaspora/14-bemba-contre-la-cpi-un-deni-de-justice-accablant  Écrit par Roger DIKU Kapotho Publication : 15 novembre 2009 Affichages : 1483

Le 24 avril 2010 prochain s’ouvrira enfin le procès de Jean-Pierre Bemba Gombo, chef de l’opposition politique congolaise à la Haye aux Pays-Bas. Ce début du procès qu’on nous annonce comme capital intervient un an après presque jour pour jour depuis l’arrestation rocambolesque de l’ancien vice-président congolais par les autorités belges alors qu’il séjournait à Bruxelles en visite auprès de sa famille.

Même si l’issue en reste incertaine, il y a lieu pour nous de dénoncer d’avance un déni de justice vu les éléments que l’accusation tente de produire alors que rien de grave ne semble être reproché à l’opposant politique congolais en dehors de sa responsabilité morale en tant que chef militaire du MLC à l’époque de la rébellion militaire d’avant la transition qui a conduit aux élections présidentielles de 2006.

« Jean-Pierre BEMBA, un homme qui fait peur » titrait déjà www.congoone.net voilà plus d’un an. Ce titre vient de nous être emprunté par un confrère international qui avait jadis pignon sur rue en Afrique dont il portait magnifiquement le nom dès par ses convictions que ses articles sur le continent noir.

Il s’avère qu’un demi-siècle plus tard, ce confrère n’est aujourd’hui que l’ombre de lui-même vu l’émergence de nouveau type des médias instantanés et des journalistes africains proches des peuples ainsi que de leurs aspirations profondes. www.congoone.net fait bien partie de ceux-là dès par son réseau des collaborateurs et correspondants à travers le Congo profond et sur les cinq continents qu’il s’est fixé pour mission d’informer objectivement les congolais sur les réalités de notre pays et ce qui s’y passe au quotidien.

A la Une de son hebdo daté du 1er au 7 novembre courant, ce confrère installé à Paris sans aucune attache au Congo Kinshasa titrait avec photo de Bemba à l’appui : « Justice Pourquoi Bemba fait peur…Aucun des pays pressentis ne souhaite accueillir l’encombrant détenu de la Cour pénal internationale. Enquête sur un pestiféré… » dans un reportage signé Marianne Meunier, son envoyée spéciale à la Haye et à Bruxelles.

Tout au long de cet article de promotion de la CPI (et son non moins contesté procureur l’argentin Luis Moreno O Campo) qui ne dit pas son nom, l’auteur ne nous révèle pas en quoi Jean-Pierre Bemba est-il un pestiféré qu’aucun pays du monde ne veut accueillir sur son territoire en attendant son procès dès lors que les juges de cette même CPI avaient ordonné sa mise en liberté provisoire depuis des mois.

Notre consœur revient sur les faits déjà dits et entendus des millions de fois sans y ajouter un nouveau scoop qui mériterait sa UNE si ce n’est un titre accrocheur pour vendre son journal à ceux qui se sont emparés du pouvoir au Congo… Déjà condamné pour faute d’omission… « Plus de 500 victimes. Il s’agit de crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Bemba est accusé d’avoir su et de n’avoir rien fait pour arrêter les massacres » renchérit-elle en caractère rouge, symbole de sang des martyrs centrafricains dont elle défend peut-être la cause à la suite de Luis Moreno.

Pourtant, un procès contre les militaires MLC impliqués dans les exactions contre la population centrafricaine avait été organisé par le même Bemba et les coupables sévèrement sanctionnés. Dans leur document daté de la Haye le 13 février dernier, les défenseurs de Jean-Pierre Bemba, Mes Aimé Kilolo et Liris Nkwebe taillaient en pièces les élucubrations du procureur Moreno au travers de leurs observations sur les audiences publiques de confirmation des charges tenues du 12 au 15 janvier 2009.

En mars 2009 déjà, les juges de la même CPI renvoyaient le procureur à ses études afin qu’il modifie son document de « notification des charges contre Jean-Pierre Bemba ». En juin de cette même année, trois charges considérées comme graves tombent à savoir « tortures et atteinte à la dignité de la personne ». Ce qui conduira même à la décision de sa mise en liberté provisoire. www.congoone.net en parlait largement dans son article « CPI : vers le discrédit d’une justice à deux vitesses » tout en dénonçant déjà cette justice injustice -à l’égard d’un homme Jean-Pierre soit-il- et son puissant contesté procureur Luis Moreno Ocampo.

La condamnation déjà prononcée de Jean-Pierre Bemba par presse internationale interposée nous rappelle celle requise contre Dominique De Villepin, ancien Premier français dans « L’affaire Clearstream », cette fausse liste des français ayant des comptes bancaires cachés à l’étranger pour frauder le fisc de leur pays et dans laquelle apparaissait le patronyme hongrois de son ancien rival politique Nicolas Sarkozy, aujourd’hui président de la République française. Bemba était-il prédigistateur pour savoir ce qui allait se passer et n’avoir rien fait pour arrêter les massacres ? A quand la CPI ouvrira-t-elle une instruction contre Kagame, Museveni et les autres pour les cinq millions des congolais morts depuis les guerres de l’Est de 1996 jusqu’à ce jour ?

La presse -internationale soit-elle devait plutôt informer objectivement l’ensemble de ses destinataires en lieu et place de prendre cause et effet pour une partie. « Nous avons aussi des preuves pour monter que Bemba savait et n’a rien fait…les gens qui lui envoyaient des rapports viendront témoigner… d’ex-insiders, les membres du premier cercle de Bemba souligne Béatrice Le frapper, conseillère politique du procureur Ocampo…

Personne n’est sans ignorer ici dans notre pays que l’ensemble de ces individus ne sont que les traitres qui pour des raisons d’argent ont tous quitté le « navire MLC » de Bemba pour se retrouver accrochés à la mamelle du régime en place. D’anciens mobutistes comme Alexis Thambwe Mwamba et Endundo Bononge, d’anciens soi-disant amis comme Olivier Kamitatu et Antoine Ghonda sont tous aujourd’hui ministres de Joseph Kabila.

Beaucoup d’eau a coulé sous le pont pour savoir que le différend ayant opposé ces personnes au Chairman du MLC n’avait jamais été d’ordre idéologique quant à la conduite de leur mouvement politico-militaire affirme un lieutenant militaire commis à la sécurité rapprochée de Jean-Pierre Bemba.

Contacté par www.congoone.net dans son exil quelque part dans un pays européen, il affirme avoir vu et connu toutes ces personnes lors de leur arrivée aux côtés de Bemba : ces gens sont arrivés comme des clochards car ils n’avaient rien sur eux : ni argents, ni idées pour conduire la guerre encore moins des habits pour se vêtir.

Lors d’un voyage officiel à Tripoli en Libye affirme le Lieutenant en question, on a dû même me demander de prêter un costume à celui qui deviendra ministre MLC des Affaires Etrangères (en l’occurrence Antoine Ghonda) lors de la transition avant qu’il ne trahisse le président Bemba pour rejoindre Kabila dont il est aujourd’hui conseiller diplomatique.

Le grand malheur du président Bemba aujourd’hui poursuit ce garde du corps proche est d’avoir fait confiance à ces individus alors qu’on l’avertissait sur leur capacité de nuisance à côté de lui. Maman Liliane (épouse du Chairman) peut en témoigner car elle vivait toutes ces choses à côté de nous et je demeure convaincu que le retour du président Bemba sur la scène politique de notre pays sera bénéfique pour tous car il est le seul à incarner l’espoir de tout un peuple. J’espère qu’il ne fera plus jamais confiance aux guignols du genre de ceux qui s’érigent aujourd’hui en témoins en charge contre lui conclut notre témoin.

www.congoone.net se demande alors comment peut-on faire confiance aux dires des personnalités pareilles dans un procès sur des faits aussi graves que ceux reprochés à l’ancien Vice-président de la RDC. Certes, la justice internationale veut faire preuve d’exemplarité en justifiant les raisons de sa mise en place mais en se « trompant » d’objectif lorsqu’il vise Jean-Pierre Bemba en tant que personnalité politique.

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