La première tripartie CENI-CNSA-GOUVERNEMENT s’est ouverte le samedi 14 octobre 2017 à Kinshasa. Plutôt prévu dans le Kongo Central sur proposition de l’organe chargé d’organiser les élections, la rencontre se tiendra finalement au Palais du Peuple de Kinshasa, siège provisoire du CNSA sur demande de cette dernière jusqu’au mercredi 18 octobre 2017.Le début des travaux proprement-dits étant prévu pour le lundi 16 octobre courant. Notons tout de même que le CNSA n’a toujours pas une existence juridique, la réunion du parlement sur le vote d’une loi organique ayant avorté il y a deux semaines.
Comme il fallait s’y attendre, c’est une tripartite de la discorde qui a commencé par un discours inaugural de Bruno Tshibala Nzenzhe, chef du gouvernement que celui du président du CNSA ; ce dernier étant l’organe désigné pour contrôler le suivi de l’application de l’Accord politique global de la Saint Sylvestre ainsi que le processus électoral. Cette réunion qui semble précipitée intervient alors que la tension demeure tendue dans le pays suite à l’annonce cavalière par la CENI d’un probable report des élections pour mi-juin 2019.
Pour le CNSA qui semble subir la loi de la CENI elle-même comme assujettie à la Majorité présidentielle(MP), la préséance de leur institution est mise à mal. C’est ce qu’on pouvait décoder dans le discours de Joseph Olenghankoy qui n’aura pas apprécié la mise à mal de la préséance de son institution par le gouvernement de Bruno Tshibala pourtant son allié, tout comme par la CENI.
Le président du CNSA n’a pas manqué de faire remarquer que selon l’Accord de la Saint Sylvestre, si les élections n’ont pas lieu au plus tard en décembre 2017 ; c’est au CNSA d’apprécier unanimement ou de manière consensuelle avec le Gouvernement et la CENI le temps nécessaire qu’il convient pour pouvoir parachever lesdites élections. Et ce, contrairement à la sortie cavalière de la CENI qui n’aura pas attendu cette évaluation conjointe pour annoncer la probable date des élections en 2019.
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Comme on peut s’en rendre compte, la réunion d’évaluation du processus électorale en cours risque de ne pas répondre aux attentes de la population tout comme celles de la communauté internationale pour la tenue des élections fin 2017 comme convenu dans l’Accord. Car selon le rapporteur de la commission électorale, Jean-Pierre Kalamba ; « c’est mercredi à la clôture des travaux que la CENI pourra dire à quelle date le calendrier sera publié même si ça serait une question des jours car imminente ».
L’argent, toujours le nerf de la guerre
Dans son explication pour un probable report des scrutins, la CENI insiste toujours sur ses besoins en matière d’argent. Pour la CENI, il faudra une bagatelle somme de 1.355 milliards de dollars pour l’organisation et la tenue des scrutins prévus ; dont 400 millions seront consacrés à la révision du fichier électoral en cours.
Alors que les gouvernements successifs depuis 2011 ont été incapables de mobiliser l’argent pour la tenue des élections pourtant prévues en 2016, la CENI semble accuser la communauté internationale de n’avoir pas respecter ses engagements. Et ce comme l’explique Jean-Pierre Kalamba : « Nous avons signé un projet d’appui au processus électoral congolais de 123 millions qui ne nous ont jamais été donnés ». Des détournements et gaspillages dénoncés par Jean-Jacques Lumumba dans l’affaire BGFI Bank, le rapporteur de l’organe d’organisation des élections n’en dit aucun mot.
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Pour rappel, le processus électoral dont il est question aujourd’hui a été décidé par l’accord politique signé entre majorité au pouvoir et opposition sous l’égide de l’Eglise catholique. Il prévoyait l’organisation d‘élections présidentielle, législatives et provinciales en une seule fois « au plus tard en décembre 2017 » pour la succession de Joseph Kabila dont le deuxième et dernier mandat constitutionnel a pris fin le 20 décembre 2016.
Ladite Constitution lui interdisant de se représenter, mais l’autorise à rester en fonctions « jusqu‘à l’installation effective du nouveau président élu » selon une interprétation « biaisée » de la Cour Constitutionnelle en mai 2016. Il en est de même pour toute organisation d’un référendum ou modification d’une quelconque révision de la Constitution qui sont interdites.
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