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RDC : « Rapport de la Société civile au CDH » à Genève, situation accablante pour FILIMBI et colère américaine

C’est un volumineux rapport de 40 pages que celui qui a été déposé hier lundi 16 octobre 2017 auprès du Comité des Droits de l’Homme (CDH) des Nations unies à Genève lors de sa 121ème Session. C’est au cours de cette même réunion que la RDC et quatre autres pays africains ont été désignés pour faire partie de cette instance de l’ONU pour trois ans à dater du 1er janvier 2018.

Rédigé par 39 associations et autres organisations de la Société civile congolaise, ce document dont copie est parvenue à notre rédaction détaille la « Mise en œuvre du Pacte International des Droits Civils et Politiques ». Plusieurs thématiques ayant été abordé dont « l’Administration de la justice, les Droits des femmes, des enfants et des LGBT, le Droit à la vie, interdiction de la torture, la liberté et sécurité de la personne, et interdiction de l’esclavage, les Libertés civiles ».

Face à la recrudescence de la répression de la part du pouvoir contre tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, plusieurs recommandations sont préconisées concernant tous les domaines de la vie nationale comme précités ci-haut.

Pour Carbone Beni, un des responsables du Collectif FILIMBI qui a fait le déplacement de Genève et qui a discuté avec un de nos rédacteurs, « la situation de la RDC demeure toujours accablante et plus que préoccupante malgré son arrivée au sein du Conseil des Droits de l’Homme » comme écrit dans ce rapport dont il fut chargé avec 4 autres associations congolaises du dépôt au siège de l’ONU en Suisse.

Et de poursuivre « C’est un discrédit pour une commission aussi importante et un paradoxe que d’accepter en son sein un pays, en l’occurrence le nôtre (la RDC) pourtant indexé pour ses violations massives des Droits Humains.  Il est de notoriété que parmi les massacres et autres tueries à grande échelle qui se commettent dans notre pays, les forces de repressions au service du pouvoir ont leur part de responsabilité ».

Très actif dans la vulgarisation du « Manifeste du Citoyen Congolais » dont il est signataire, le Collectif FILIMBI avait auparavant participé activement à la manifestation organisée dans les après-midis du 16 octobre par la diaspora congolaise contre la désignation de leur pays pour accéder au Comité des Droits de l’Homme.

La colère américaine

Très remontée, l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley en appelle à la réforme totale de bons nombres d’instituions de l’ONU après de l’élection de la RDC au Conseil des Droits de l’Homme. Pour elle, la désignation de la RDC « est un exemple parmi tant d’autres de la raison pour laquelle le Conseil des droits de l’homme (CDH) manque de crédibilité et doit être réformé pour être préservé. La RDC, pays notoire pour sa répression politique, sa violence à l’égard des femmes et des enfants, ses arrestations et détentions arbitraires et ses assassinats et disparitions illégales, a été élue comme membre de ce qui est censé être l’instance la plus prééminente au monde en matière de droits de l’homme ».

Elle ne s’est pas non plus empêchée de critiquer et de dénoncer le « système » en place pour la désignation des membres au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU comme le souligne un communiqué publié sur le site de la mission américaine à l’ONU : « La candidature de la RDC, pays faisant l’objet d’une enquête du Conseil des droits de l’homme, n’a fait l’objet d’aucune opposition. Cela remet sérieusement en cause les méthodes de sélection des membres du Conseil des droits de l’homme utilisées par l’Assemblée générale ».

Insistant sur le mode de réforme, le communiqué américain poursuit « Le CDH ne peut endurer aucun autre coup porté à sa crédibilité avant de perdre absolument tout son sens. C’est pourquoi, les États-Unis mènent les mesures consistant à réformer le CDH, incluant, très récemment, une réunion ministérielle lors de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU, où plus de 40 pays ont réclamé un CDH plus efficace. Les pays qui enfreignent de manière agressive les droits de l’homme ne doivent pas se retrouver en position de protecteur des droits de l’homme d’autres pays. Les droits de l’homme importent trop pour que l’on manque de contrôler et de réformer un système rétrograde et qui ne fonctionne pas ».

Nikki Haley qui arrive à Kinshasa ce 21 octobre 2017 pour une visite dans le pays et qui n’en décolère pas estime qu’au sein de l’ONU on a « besoin d’une voix unifiée de clarté morale avec le cran et l’intégrité nécessaires pour critiquer les États abusifs. Cette élection (de la RDC) prouve encore une fois que le Conseil des droits de l’homme, tel qu’il est actuellement constitué, n’est pas cette voix ».

Car l’élection l’année dernière de l’Arabie Saoudite et de la Chine au Conseil avec des voix des pays comme la Belgique pour des raisons d’ordre économique, en dépit de preuves de violations des droits de l’homme, avait également suscité des vives critiques.

Lire aussi : RDC-USA : Nikki Haley à Kinshasa, une visite redoutée sur fond des pressions et lettre des familles des prisonniers politiques https://www.afriwave.com/?p=5361  

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