Alors que le controversé séjour à Bruxelles pour des « raisons humanitaires » de Lambert Mende tend vers sa fin, une poignée des congolais a manifesté devant le Service Public Fédéral (SPF) ou ministère belge des Affaires Etrangères à Bruxelles hier lundi 23 octobre 2017.
Contrairement à une rumeur répandue via des réseaux sociaux sur une probable rencontre entre le ministre belge des Affaires Etrangères et son homologue congolais pour une tête-à-tête, « il n’en a jamais été question » nous a confié une source sur place. Pour preuve, au même moment, « Didier Reynders se trouvait à Abidjan en Côte d’Ivoire en compagnie de la princesse Astrid dans le cadre de la mission économique belge dans ce pays » poursuit notre interlocuteur.
Une colère qui n’a pas faiblit
En Belgique depuis jeudi 19 octobre 2017 au matin le Ministre congolais des Communications, Mediaş et porte-parole du gouvernement est sous sanctions européennes ; notamment la restriction des visas lui interdisant tout déplacement au sein de cet espace.
Ayant bénéficié d’une « dérogation spéciale » pour une visite familiale au chevet de sa mère gravement malade, la colère de la communauté congolaise à l’endroit des autorités belges et européennes ne faiblit pas. L’exaspération s’exprimant en ces termes : « On laisse venir Mende à Bruxelles parce que sa maman serait malade alors que leur régime arrête et tue des milliers de congolais dont les parents n’ont même pas de dérogation pour pleurer et enterrer leurs morts ».
« Comment la Belgique peut-elle accorder une dérogation à une personne sous sanctions de l’Union Européenne qui a dit ne posséder rien en Belgique alors que les ¾ des membres de sa famille sont tous de nationalité belge » s’interroge un autre congolais sur place. Et de poursuivre « Comment accorder un visa même à titre humanitaire au porte-parole d’un régime inhumain ? C’est une honte pour la Belgique qui essaie de plaire au régime dictatorial de Kinshasa avec un tel manque de constance. Ça démontre que le petit royaume serait ainsi le maillon faible car les USA n’accorderaient pas une telle dérogation au porte-parole d’un régime qui entrave la démocratie et refuse toute dérogation aux opposants qui sont Franck Diongo, Muyambo Kyassa, Moïse Katumbi etc. ».
Pour rappel, c’est depuis le 29 mai 2017 que Lambert Mende et huit autres officiels congolais tous proches de Joseph Kabila font l’objet d’une deuxième série de sanctions de l’Union européenne. Il leur est reproché diverses entraves à la démocratie. Personnellement, Lambert Mende reste visé pour son rôle de « responsable de la politique répressive menée envers les médias en RDC, politique qui viole le droit à la liberté d’expression et d’information et compromet une solution consensuelle et pacifique en vue de la tenue d’élections ».
Cette faille dans le régime des sanctions ouvrira-t-elle la grande digue, se demandent tous les observateurs avisés.
CRÉDIT IMAGES CHEIK TITA NEWS VIA YOUTUBE
Un reportage de TSHIKUYI Tubabela à Bruxelles