C’est ce vendredi 27 octobre 2017 que Mme Nikki Haley, ambassadrice américaine à l’ONU a été reçue en audience par le président Joseph Kabila au Palais de la Nation de Kinshasa. Ce rendez-vous venait en clôture d’une journée marathon de l’envoyée du président Donald Trump entamée en matinée à la CENCO, à midi à la CENI en passant par une rencontre avec les opposants et le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku.
Même si aucun communiqué officiel n’est venu sanctionner le rendez-vous, pour les Etats-Unis, l’option semble prise. Les élections prévues en 2016 et qu’on espérait en fin 2017 doivent impérativement se dérouler en 2018, aucune allusion n’étant faite au départ de Kabila de la tête du pays comme ce fut le cas avec Mobutu en 1997 par Bill Richardson.
Mais par contre, le ton on ne peut plus clair et direct était donné dès midi lors du passage de Mme Nikki Haley à la CENI : « Le président de la République doit dire que les élections doivent être organisées en 2018. Nous n’appuierons pas le calendrier électoral s’il ne spécifie pas que les élections auront lieu en 2018. Si les élections ne sont pas organisées en 2018, la RDC ne pourra pas compter sur l’appui de la communauté internationale et celui des Etats-Unis ».
L’on sait également que sur demande expresse de la CENCO, médiatrice lors de la Négociation directe du Centre Interdiocésain ayant donné naissance à l’Accord de la Saint Sylvestre, Mme Haley devait rappeler au président Kabila « un engagement explicite de ne pas se présenter comme candidat aux prochaines élections ».
Et ce, en accord avec la Constitution qui lui interdit un troisième mandat consécutif. La même demande explicite étant adressée à tous les acteurs politiques pour le respect effectif de la Constitution et l’application intégrale de l’Accord de la Saint-Sylvestre 2016, qui exigeait des élections avant la fin 2017.
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Pour celle que l’on considère comme la dame de fer de la diplomatie américaine à cause de son style direct, « le gouvernement congolais ne peut pas fournir des services de base à 8 millions de civils dans le besoin, dont 5 millions d’enfants. Le nombre de personnes déplacées a augmenté au cours de l’année dernière et le pays compte maintenant près de 4 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays – le nombre le plus important de toute l’Afrique ». C’est ce qu’elle dénonçait dans une tribune à CNN avant son départ pour l’Afrique par l’Ethiopie d’abord, le Soudan du Sud et la RDC en fin de compte.