Alors que le bilan s’alourdit de jour en jour et risque de l’être encore dans les jours à venir après la soudaine violence ayant affecté la manifestation du lundi 30 janvier 2017 dans la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. Selon la Société civile, l’on dénombre 9 morts dont 6 civils, 2 policiers et 1 militaire Fardc ; 25 blessés dont 20 civils parmi lesquels 7 graves et 5 policiers dont 2 graves. Comme d’habitude personne n’en assume pour établir la vérité. Du côté des autorités de la commune comme celui des manifestants, on se rejette toujours la responsabilité.
Pour le maire Dieudonné Malere Mamicho, comme pour justifier la réaction disproportionnée des forces de sécurités (armée et police) ; c’est face à un « mouvement insurrectionnel » avec armes blanches (couteaux, machettes, lances et flèches) que lesdites forces se sont retrouvé. Faux retorquent les organisateurs qui accusent la police d’avoir chargé des protestataires pacifiques avec des grenades lacrymogènes pour finir par tirer à balles réelles sur des jeunes révoltés et qui manifestaient pacifiquement qui a fait monter leur colère. Notamment dans le quartier nord de la ville à Majengo dont les bureaux des quartier et de la police ont été incendiés qui a suscité leur colère.
Ce fut sur appel de plusieurs organisations de la Société civile qu’une journée ville morte avait été décrétée pour réclamer le départ pacifique du président Joseph Kabila de la tête du pays d’ici fin 2017 faute d’avoir organiser les élections comme prévues en 2016 et 2017. Certes diversement suivi, cette journée avait tout de même vu les écoles, les commerces et les marchés paralysés avant les affrontements et que le calme précaire ne revienne.
Des morts de trop et pourquoi ?
Cette violence soudaine qui a intervenu au lendemain du passage de l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley dans la ville en étonne plus d’un. Car comme on le sait, dans ses discussions avec les autorités du pays dont le prédisent Joseph Kabila ; il avait été sûrement question de la répression politique, des élections, des viols et de toutes sortes de violences qui sont quotidiens dans cette partie du pays.
Chaque mort est un mort de trop soulignait du reste Nikki Haley qui a urgé pour « la tenue des élections au plutôt en 2018 » car pour elle « chaque jour de retard dans l’organisation des élections est une prime accordée aux viols et aux violences ». Certes que « tous ces morts devraient nous interpeller sur notre capacité à résister pour q’un jour la démocratie tant attendue soit au rendez-vous de l’histoire » explique un confrère.
Nouveau membre du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU pour les trois ans à venir à dater de janvier 2018, la RDC devrait revoir ses pratiques en matière de respect desdits droits ; notamment sur l’encadrement et la gestion des manifestations publiques pacifiques. Il est impératif d’agir avant qu’il ne soit trop tard lorsque le pays tombera dans une violence incontrôlable.