C’est un vibrant appel pour « une plus grande mobilisation de tous » que celui lancé depuis Bruxelles par Félix Tshisekedi à la diaspora congolaise ce mercredi 8 novembre 2017. Devant la presse, l’événement a eu lieu dans le cadre du Centre Culturel Kuumba, la maison africaine de Matonge d’Ixelles, 78 Chaussée de Wavre en plein quartier congolais de la capitale belge.
D’entrée de sa conférence, le président du Rassemblement et l’un des Secrétaires Généraux de l’UDPS a exhorté les congolais pour un temps à « oublier nos différends pour un objectif commun : le départ du président Joseph Kabila avant le 31 décembre 2017 ».
Cette rencontre avec la diaspora congolaise intervient trois jours après une rencontre discrète de l’opposition à Bruxelles et son entretien en tête-à-tête avec Jean-Pierre Bemba à la prison de la CPI de La Haye. Certaines indiscrétions sur cette réunion affirment qu’elle avait pour but de réfléchir sur les moyens de comment barrer la route à Joseph Kabila. Les actions pacifiques mais fermes et constantes en étant la voie à emprunter. Nombre des leaders de l’opposition connus en séjour en Europe et ceux exilés étaient parmi les participants, comme ceux d’autres qui n’ont pas voulu être connus au grand jour.
Dans une salle pleine comme un œuf, le SG adjoint de l’UDPS qu’entourait le président de sa fédération de Belgique le Dr Kabanda Kana à rappeler que « l’Accord de la Saint-Sylvestre 2016 avait été une victoire, obtenue autour d’une table, sous la pression du peuple, qui a fait peur à la communauté internationale. Profitant du décès du chef de l’opposition Etienne Tshisekedi le 1er février 2017, Kabila l’a bazardé ». Pour preuve, « les discussions sur sa mise en œuvre n’ont jamais abouti en raison de la mauvaise foi du camp kabiliste, qui y participait pour tuer l’Accord. Les évêques, médiateurs, ayant rendu leur tablier ; Joseph Kabila a alors commencé son travail de sape par les débauchages au sein de l’opposition, les plus faibles d’entre nous ont mordu à l’hameçon » ;
Contrairement à ce qui se dit et se voit sur les réseaux sociaux, heureusement ou malheureusement, Félix Tshisekedi a révélé que « la situation est pire que ce que l’on croit ». Loin des caméras et des témoins gênants, les gens sont tués alors que le pillage des ressources du pays est systématique. Ce qui l’a fait dire que « la dictature revient au galop ».
Un plaidoyer à l’unité et à la mobilisation de tous
Face à la recrudescence dangereuse de l’absolutisme dans une violence d’Etat inacceptable, il est temps de « s’unir tous quel que soit sa sensibilité politique ; oublier les reproches sur l’intégrité des uns comme des autres en vue d’obtenir le départ forcé de Kabila et libérer le pays » a dit Félix Tshisekedi. Au travers de cette intervention, on pouvait lire entre les lignes le début de l’union de l’opposition constaté lors de la réception chez l’ambassadrice Nikki Haley à Kinshasa entre le Rassop, le MLC et l’UNC Vital Kamerhe.
A la diaspora Félix Tshisekedi a demandé d’user de toutes les possibilités en sa disposition pour des « manifestations pacifiques sans rien casser au risque de voir cela se retourner contre la cause pour laquelle on se bat » et « d’appeler les familles au pays à soutenir les protestations à venir, les première étant celles programmées des 15 novembre courant par le mouvement citoyen de La Lucha et 28 novembre par l’opposition politique ».
Reprenant à son compte ce slogan « nous sommes 80 millions des congolais », Félix Tshisekedi a insisté sur le fait que « seule la volonté de changer les choses au Congo doit se réaliser si nous le voulons vraiment ». A la communauté internationale, il a dit un message plus que clair : « En choisissant toujours la facilité, elle encore viendra avec une série de mesures qu’on nous obligera à accepter et à garder Kabila en échange de nouvelles promesses auxquelles nous ne croyons plus ».
Il a terminé par avertir que « contrats signés » actuellement avec et par le pouvoir Kabila seront purement et simplement annulés lorsque les choses auront changé. Accusant Kabila d’avoir utilisé, pour des achats d’armes et autre matériel répressif, l’argent budgétisé chaque année pour les élections qu’il n’a pas l’intention d’organiser ; des comptes seront réclamés le moment venu. A ceux qui seront utilisés comme forces de répression et qui tueront les paisibles manifestants ainsi que certains responsables actuels, ils « iront en prison jusqu’à la fin de leurs jours » alors que la foule dans la salle scandait à mort.
Du calendrier électoral publié nuitamment le dimanche 5 novembre et rejeté depuis lors par les opposants, il a expliqué que ce fut pour servir à « lâcher du lest et desserrer la pression de la communauté internationale ». Ce qui ne nous impressionne pas du tout a-t-il expliqué.
CRÉDIT IMAGES EDTV RICHETEMPETE VIA FACEBOOK LIVE
Un reportage de TSHIKUYI TUBABELA à Bruxelles