A la faveur du coup d’Etat en cours au Zimbabwe, le vice-Président Emmerson Mnangagwa, 75 ans, est rentré mercredi d’Afrique du Sud, où il s’était réfugié après son éviction, le 6 novembre, où il devrait être nommé Président par intérim. Surnommé « le Crocodile », il était considéré en 2002 comme un des principaux responsables du pillage des ressources naturelles en République démocratique du Congo (RDC).
Ancien ministre de la Justice, ancien ministre de la Sécurité – et à ce titre chef des services de renseignement – ancien président du parlement, Emmerson Mnangagwa a la réputation d’être le seul homme que les Zimbabwéens craignent plus que le président Mugabe, aujourd’hui en résidence surveillée aux mains de son armée. Surnommé ‘le Crocodile » en raison de son attitude impitoyable envers ses adversaires, il était cité dans le rapport des experts de l’Onu pour le Congo, daté du 15 octobre 2002, comme un des principaux responsables du pillage des ressources naturelles en RDC.
Les diamants du Kasaï
Il jouit d’un fort appui de la part des principaux chefs militaires et du renseignement zimbabwéens. Parce qu’il est un vétéran de la guerre d’indépendance contre les colons blancs de Ian Smith, gagnée en 1980, comme eux. Mais aussi parce qu’il leur a permis de s’enrichir en leur ouvrant les portes du Congo, indiquait le livre de Geoff Hill, « The Battle for Zimbabwe : the final Countdown » (2003).
Tout comme le général de brigade Sibusiso Busi Moyo – qui a lu mercredi l’annonce télévisée annonçant que l’armée visait les « criminels » dans l’entourage de Robert Mugabe – et plusieurs autres hauts gradés zimbabwéens, Emmerson Mnangagwa faisait partie de la direction de l’entreprise Cosleg. Créée en 1999, sous Kabila père, cette société résultait de l’union des entreprises Osleg (Operation Sovereign Legitimacy), propriété des forces armées du Zimbabwe, Comiex (propriété de l’armée congolaise et liée au président Laurent Kabila) et Oryx Zimcon, enregistrée à une adresse au ministère zimbabwéen de la Défense à Harare et succursale de Oryx Natural Resources, appartenant à l’homme d’affaires omani Thamer al-Shanfari.
Cosleg avait reçu du ministre congolais des Mines de l’époque, Kibassa Maliba, un permis d’exploiter les mines de diamants de Tshibwa et Senga Senga, au Kasai, déjà attribuées à la société semi-publique congolaise Miba – aujourd’hui pratiquement ruinée.
Fournitures militaires
D’autres militaires zimbabwéens s’étaient enrichis dans les fournitures militaires à l’armée et à des milices congolaises.
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