Avec AFP
Une quarantaine de manifestants ont été arrêtés mercredi en République démocratique du Congo, a indiqué à l’AFP un des mouvements à l’origine d’une journée de mobilisation contre le calendrier électoral qui prolonge de fait jusqu’à fin 2018 le pouvoir du président Joseph Kabila. Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a fait état de 27 arrestations dans la province du Nord-Kivu (est).
A Goma, la capitale provinciale, « déjà plus de 15 personnes ont été arrêtées par la police, dont deux militants de la Lucha. A Kasindi (vers Béni), 12 militants ont été arrêtés », selon un membre de la cellule communication. Les autorités ont confirmé l’arrestation de 16 personnes dans cette province du Nord-Kivu dont huit à Goma. « La situation est calme à Goma. Nous avons interpellé huit personnes qui voulaient barricader la route », a indiqué à l’AFP le patron de la police locale, Placide Nyembo.
Dans la province voisine du Sud-Kivu, la Lucha déplore « l’arrestation de 13 militants » alors qu’ils lisaient un texte politique. Plusieurs mouvements citoyens et une partie de l’opposition ont invité ce mercredi le « peuple congolais » à descendre « dans la rue » pour exiger « le départ de Joseph Kabila » dès la fin de cette année. Il s’agit du premier appel à manifester depuis la publication le 5 novembre du calendrier électoral qui fixe au 23 décembre 2018 la date des élections. Autorités et forces de sécurité ont prévenu qu’elles se montreraient inflexibles. « Tout attroupement de plus de cinq personnes sera dispersé », a averti le chef de la police de Kinshasa Sylvano Kasongo. « La police va arrêter tous ceux qui vont tenter de troubler l’ordre public », avait aussi lancé le patron de la police de Goma.
Le gouvernement a dénoncé pour sa part « une frange de l’opposition qui se livre à des actes d’incitation au soulèvement populaire essentiellement dans certains quartiers de Kinshasa, de Lubumbashi et de Goma ». Sur le terrain, la circulation était mercredi matin plus fluide que d’habitude dans la capitale Kinshasa et la plupart des écoles étaient fermées, a constaté un journaliste de l’AFP.
Dans la capitale économique Lubumbashi (sud-est), la police a enregistré quelques incidents (barricades et pneus brûlés, bus incendié…). « Mon magasin est fermé, pas pour suivre le mot d’ordre des politiciens mais j’ai peur des pillages », a déclaré à l’AFP un commerçant de Lubumbashi.
La Mission des Nations unies au Congo (Monusco) avait mardi « exhorté les autorités congolaises à respecter les libertés fondamentales », « dont la liberté de réunion et de manifestation ». « La Monusco rappelle également aux citoyens que le droit de manifester implique de s’abstenir de recourir à la violence sous toutes ses formes », ajoutait la force onusienne.
Au pouvoir depuis 2001, élu deux fois en 2006 et 2011, M. Kabila ne peut plus se présenter et son mandat a pris fin le 20 décembre 2016 selon l’actuelle Constitution. Un accord pouvoir-opposition du 31 décembre 2016 prévoyait déjà l’organisation de la présidentielle au plus tard en décembre 2017.
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