Au lendemain de la manifestation du 15 novembre 2017 sur appel des mouvements citoyen congolais sur l’ensemble du pays, la Délégation de l’Union européenne a rendu public une déclaration qui désapprouve les propos de certains responsables congolais.
Ce sont les cas des Généraux Sylvano Kasongo, Philémon Nyembo et Paulin Kyungu, respectivement chefs provinciaux de la police nationale à Kinshasa, à Goma au Nord-Kivu et à Lubumbashi dans le Haut-Katanga. Pour ces responsables, « les manifestants ne sont que des anti-congolais, des drogués » qui méritent arrestations et autres bastonnades sans pitié ».
Lire aussi : Manifestations du 15 novembre 2017 : Des menaces claires du pouvoir face à la détermination de la population https://www.afriwave.com/?p=5792
[DOCUMENT]
La Délégation de l’Union européenne publie la déclaration suivante en accord avec les Chefs de Mission des pays membres de l’Union européenne présents à Kinshasa, des Etats Unis, de la Suisse et du Canada
Kinshasa, 16 novembre 2017
Nous sommes vivement préoccupés par les déclarations récentes, attribuées à un certain nombre de responsables des forces de police congolaises et de Gouverneurs de provinces ayant annoncé de manière anticipatoire la perturbation de manifestations pacifiques organisées par la société civile et des partis d’opposition ce 15 novembre.
De telles déclarations ne correspondent pas aux principes démocratiques et au respect des libertés d’expression et de réunion. Ils sont également contradictoires avec l’engagement du gouvernement de la RDC de soutenir un processus électoral crédible, libre et apaisé en 2018.
Le droit de se rassembler et le droit d’organiser des réunions publiques sont inhérents à tout processus démocratique crédible. Plutôt que de travailler à interdire et perturber ces réunions, le gouvernement congolais pourrait travailler avec la société civile et les représentants de l’opposition pour s’assurer que ces événements se déroulent en toute sécurité et sans incident. Nous continuons par ailleurs à encourager ceux qui organisent de telles réunions publiques à adopter une attitude non-violente et à s’assurer que leurs actes n’empiètent pas sur les droits de tiers. Les autorités doivent s’abstenir d’un recours à la force excessive et sont susceptibles d’être tenues responsables de leur conduite, y compris à titre individuel.
Document à lire sur : https://eeas.europa.eu/delegations/dr-congo-kinshasa/35730/respect-des-libert%C3%A9s-dexpression-et-de-r%C3%A9union_fr
TSHIKUYI TUBABELA à Bruxelles