Ils sont trois officiers supérieurs de la Police nationale Congolaise (PNC) à s’être distingué cette semaine qui s’achève en marge de l’appel à manifester lancé par les mouvements citoyens pro-démocratie dont la LUCHA. Bardés de leurs grades, les Généraux Placide Nyembo, Paulin Kyungu et le Colonel Sylvano Kasongo ; respectivement responsables provinciaux de la police du Nord-Kivu à Goma, du Haut-Katanga à Lubumbashi et de Kinshasa la capitale.
Au travers des propos jugés « inacceptables » par tous sauf dans le camp qu’ils défendent vis-à-vis des manifestants. Sans peut-être ne le vouloir ni le savoir et en quelques minutes, ils ont « sapé » tout le crédit qui pouvait encore être accordé à leur régime. Ainsi Placide Nyembo à Goma qualifiait-il les protestataires « des ennemis du Congo, des inciviques, des drogués et fumeurs de chanvre » tout en leur promettant « une répression par tous les moyens ».
Son collègue de Kinshasa Sylvano Kasongo annonçait que « tout attroupement de plus de 5 personnes sera dispersé sans pitié ». A Lubumbashi dans le Haut-Katanga, Paulin Kyungu installait carrément son QG dans le quartier de « Matshipisha » jugé trop protestataire aux yeux du pouvoir.
Ce comportement dans le chef des responsables des services de sécurité censés être au service de la Nation et non d’un camp -du pouvoir en place soit-il- ; n’a pas laissé insensible les partenaires du pays. Les chancelleries occidentales en RDC (UE, Etats-Unis, Suisse, Canada) ont réagi en disant leurs « vives préoccupations ». Dans un communiqué publié jeudi 16 novembre, elles estimaient « contradictoires » ces déclarations avec l’engagement pris par les autorités congolaises de « soutenir un processus électoral crédible, libre et apaisé en 2018 ».
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Toute choses restant égales par ailleurs, ces officiers « arrogants » ont au travers de leurs propos irresponsables ; sapé le peu de considération qu’on pouvait encore accordé au régime qu’ils pensaient ainsi défendre contre sa propre population. Ils ont oublié (ces officiers) que le pouvoir qu’ils protègent a besoin de l’aide et de l’appui de ses partenaires pour leur formation, sans compter le soutien accordé au calendrier électoral du 5 novembre 2017 pourtant rejeté par toute l’opposition. Soutien conditionné « au respect des libertés publiques car organiser des élections ce n’est pas seulement une question de logistique, c’est aussi permettre un débat démocratique », lâche un diplomate accrédité à Kinshasa.
Ces déclarations des officiers supérieurs de la police nationale congolaise ne correspondant pas « aux principes démocratiques » comme le déplore le communiqué de l’UE, le diplomate recommande une chose : « Plutôt que de travailler à interdire et perturber ces réunions, le gouvernement congolais pourrait travailler avec la société civile et les représentants de l’opposition pour s’assurer que ces événements se déroulent en toute sécurité ».
Autres déclarations ayant choqué, il y a les propos du gouverneur du Nord-Kivu lundi dernier dans sa résidence. Julien Paluku a accusait en kiswahili et sans preuves aucunes les mouvements citoyens de chercher à « détruire » le Nord-Kivu pour des « intérêts électoralistes ». Or depuis toutes ces années où il est là, sa province a subi des attaques rebelles dont il n’a jamais trouvé un début de solution pour la sécurisation.
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