AVEC AFP
Cinq cadavres décapités ont été retrouvés dans un village du Nord-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo en proie à des conflits meurtriers entre communautés, a-t-on appris vendredi des autorités locales.
Les corps ont été retrouvés jeudi à Kibirizi, un village situé à 200 km au nord-ouest de Goma, dans le territoire du Rutshuru théâtre d’affrontements entre Hutu d’un côté, Nande et Hunde de l’autre, selon le chef du village, Arnold Kakule.
Ces personnes, trois Nande et deux Hunde, ont été décapitées à la machette par de présumés rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), selon le fonctionnaire délégué du gouverneur du Nord-Kivu dans le village, Deo Kamathe.
Deux autres personnes sont portées disparues depuis jeudi, indique la même source. Dans cette zone, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans des affrontements entre ces communautés depuis le début de l’année.
Nande et Hunde accusent les Hutu congolais, considérés comme des étrangers, de soutenir le FDLR pour les chasser de leur territoire.
Les Hutus congolais, qui ne nient pas être à la recherche de nouvelles terres agricoles, accusent les Nande de violer leur droit constitutionnel à la liberté d’installation.
Les FDLR ont été créées par des Hutu rwandais réfugiés dans l’est de la RDC après le génocide des Tutsis au Rwanda de 1994. Certains parmi leurs chefs seraient recherchés par la justice internationale qui les accuse d’avoir pris une part active au génocide.
La partie orientale de la RDC est déchirée depuis plus de 20 ans par des conflits armés entre divers groupes et communautés, alimentés par des différends fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières et des rivalités entre puissances régionales, principalement l’Ouganda et le Rwanda.