C’est ce vendredi 24 novembre 2017 que s’est ouvert devant la Haute Cour militaire de garnison de la Gombe à Kinshasa le procès des présumés miliciens Kamuina Nsapu. Ils sont 36 prévenus à être accusés notamment d’avoir participé à une série d’attaques meurtrières qui se sont déroulées dans la capitale du pays et ses périphéries entre le 9 mai et le 14 juillet 2017. Selon l’auditorat militaire, deux sur ces 36 prévenus ont été arrêtés en mars, soit avant la série des attaques, pour avoir cherché à implanter le mouvement Kamuina Nsapu à Kinshasa.
la Ce vendredi 24 novembre 2017, le Tribunal militaire de garnison de la Gombe a procédé à l’identification 36 prévenus et à la vérification de sa saisine.
Les plus spectaculaires étant celles contre la prison centrale de Makala dans la commune de Selembao la nuit du 17 mai 2017 avec l’évasion du gourou de la secte politico-mystique, le député Badiengisa dit Ne Mwanda Nsemi toujours en fuite à ce jour. D’abord attribuée aux partisans de Ne Mwanda Nsemi, les miliciens Bundu Dia Kongo ; l’attaque contre la prison fut ensuite remise sur le compte des présumés Kamuina Nsapu après que Ne Mwanda Nsemi ait fait allusion dans sa première apparition sur vidéo aux jeunes gens s’exprimant en tshiluba (langue du Kasaï). Pour justifier ce volte-face, les responsables expliquant laconiquement devant la Cour que « Ce sont les enquêtes qui nous ont éclairés ».
Mais aussi contre le Marché central de Kinshasa en plein jour soldée par l’assassinat de son administratrice, Mme Chantal Mboyo le 14 juillet 2017. Dans la foulée également les attaques contre les cachots des commissariats de police à Matete et Kalamu, ce qui avait suscité beaucoup d’interrogations sur les commanditaires et les intentions réelles des assaillants et à qui profitait le crime.
Douze chefs d’inculpation sont retenus à leur encontre à savoir : terrorisme, participation à un mouvement insurrectionnel, association de malfaiteurs, assassinat, meurtre, évasion et refus de dénonciation. Débuté sous le coup de 10h00’, ce procès qui attire beaucoup de monde est retransmis en direct à la Télévision nationale ; la RTNC.
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Le supposé cerveau de toutes ces attaques Ben Tshimanga Wa Tshimanga était là ce matin. Tantôt présenté comme un simple étudiant, tantôt comme membre de l’UDPS ; son témoignage sera d’un éclairage important car gardé au secret depuis son interpellation en juillet 2017. A ses côtés, on a noté la présence d’un militant de l’UDPS en la personne de Geco Beya détenu déjà depuis plusieurs mois.
Coup de théâtre, le SG de l’UDPS en passe d’être accusé ?
Alors que le procès vient à peine de s’ouvrir qu’un coup de théâtre important risque de se produire : la citation à comparaitre de la Haute cour militaire contre le SG de l’UDPS, Jean-Marc Kabund qu’on accuserait d’être impliqué dans cette lourde affaire. C’est une source proche d’un membre important du sérail sécuritaire du régime à Kinshasa qui a fuité l’information à notre reporter sur le lieu du procès.
Notons qu’au lendemain de l’attaque contre la paroisse catholique Saint Dominique de Limete, le régime avait accusé certains partis politiques d’en être les instigateurs ; un doigt étant pointé contre l’UDPS. Situation qui avait provoqué une vivre protestation de l’UDPS qui trouvait en cette accusation une occasion de le mettre à banc.
Un cadre du parti contacté affirme que « Kabund n’est pas encore informé de quoi de quoi que ça soit. Mais si cela se confirmait, c’est une preuve que le régime, aux abois et ses nouveaux alliés de circonstances Olenghankoy et Tshibala sont déterminés à couler l’UDPS et ils n’y parviendront jamais. De toutes les façons, personne ne peut croire en leur machination et nous nous battrons cette fois-ci avec la dernière énergie pour chasser Kabila et sa bande. Trop c’en est de trop ».
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Pour rappel, le 22 novembre 2017 ; le SG de l’UDPS s’est vu confisqué son passeport alors qu’il devrait prendre son avion pour Bruxelles en transit vers l’Espagne à Barcelone où il devait participer à une rencontre de l’Internationale socialiste. Sans possibilité de voyager, il lui serait également » interdit de quitter le pays » selon notre source.
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Le Rassemblement de l’opposition, plateforme à laquelle appartient l’UDPS a du reste énergiquement protesté contre l’interdiction de voyager de Jean-Marc Kabund.
Après identification des 36 prévenus et vérification de la saisine, la prochaine audience est fixée au 8 décembre 2017.