Par Hubert Leclercq
Alors que la République démocratique du Congo s’apprête à siéger au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève, le statut d’opposant est toujours aussi précaire, voire dangereux.
Jeudi 30 novembre, l’opposition congolaise, les mouvements citoyens et la société civile se sont donné rendez-vous dans les rues de tout le pays pour une grande marche pacifique pour dire non au calendrier électoral de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et exiger le départ du président hors mandat Joseph Kabila.
Une marche qui, comme de coutume, n’a pas été autorisée par les autorités aux quatre coins du pays. Dès le petit matin, des renforts policiers étaient déployés en grand nombre dans les principales artères des principales villes du pays pour empêcher le déploiement de ces marches.
Rapidement, des scènes de confrontations entre marcheurs et force de l’ordre se sont multipliées tandis que des centaines de personnes étaient emmenés manu militari et sans ménagement par les policiers ou la garde républicaine.
Des leaders de l’opposition, comme Martin Fayulu (Ecidé) ou Jean-Marc Kabund (secrétaire général de l’UDPS) ou Jean-Bertrand Ewanga ont aussi été arrêtés, tandis que la demeure de Félix Tshisekedi, dans la commune de Limete, 10e rue, était encerclée par un important contingent de la Garde républicaine qui n’a pas hésité à ouvrir le feu et à tirer des gaz lacrymogènes sur les marcheurs qui tentaient d’approcher de sa résidence.
Selon Olivier Kamitatu, porte-parole de Moise Katumbi, plusieurs autres arrestations sont signalées de la ville province de Kinshasa dont celle d’Olivier Endundo, Député National-Membre du Parti Démocrate-Chrétien/G7.
Sauvagement agressé
La veille, mercredi 29 novembre, au Kasaï oriental, Maître John Mbombo, président interfédéral de l’Alliance des Démocrates pour le Progrès (ADP), parti politique de l’opposition présidé par le député Christophe Lutundula Apala (membre du G7), a été enlevé sur le coup de 23 heures par des hommes masqués et armés à Mbuji-Mayi. L’homme, sortait alors d’une réunion avec le gouverneur de la province auquel il venait de confirmer que la marche de l’opposition se déroulerait bien ce jeudi.
Quelques heures plus tard, le corps de Maître Mbombo était ramassé dans un ravin par les forces de police. Blessé, l’opposant a d’abord été emmené longuement au poste de police avant de pouvoir recevoir des soins.
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