A l’instar de leurs Evêques, les chrétiens catholiques congolais sont de retour sur le devant de la scène publique en RDC en rapport avec la situation socio-politique que traverse le pays avec la grave crise politique devenue institutionnelle. C’est au travers de leur Comité Laïc de Coordination (CLC) qu’ils ont adressé un « ultimatum » au président Joseph Kabila afin qu’il contribue au changement de la donne que tout le peuple attend afin de sortir le pays dans le fond où il se trouve englué à cause de son « obstination » à se maintenir au pouvoir malgré la fin de son 2ème et dernier mandat constitutionnel depuis le 19 décembre 2016.
Discret depuis un longtemps, les catholiques du pays sont sortis de leur mutisme le samedi 2 décembre 2017 lors d’une conférence de presse à Kinshasa. Se basant sur le constat de leurs Evêques en juin dernier sur le fait que « le pays va mal », les laïcs catholiques disent que « le seuil du tolérable est dépassé. Le peuple est désemparé ».
Les Laïcs affirment en outre leur ferme volonté de soutenir le processus de mise en œuvre de l’Accord politique global de la Saint-Sylvestre obtenu sous la médiation des Evêques de la CENCO en décembre 2016. Et du coup comme leurs Evêques, ils exigent du président Joseph Kabila que d’ici au 15 décembre 2017 « une déclaration publique qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession ». Mais également en appeler à la stricte application des mesures de décrispation prévue dans l’Accord de la Saint-Sylvestre, notamment la libération des opposants politiques, la fin de ‘exil des opposants menacés d’arrestation au retour au pays, la fin du dédoublement des partis politiques, , la libéralisation des espaces médiatiques et particulièrement de la RTNC, la réouverture des médias injustement fermés, la restructuration de la CENI afin de recréer la confiance entre l’électorat et l’institution organisatrice des élections, l’utilisation du calendrier récemment proposé par la CENI comme outil de travail pour l’élaboration d’un calendrier consensuel…
L’on se rappellera que c’est le même Comité Laïc de Coordination piloté par feu François Kandolo et Pierre Lumbi Okongo aujourd’hui revenu à l’opposition qui fut à l’initiative de deux grandes Marches de l’Espoir organisées dans les rues de Kinshasa les 16 février et 1er mars 1992 en vue d’obtenir la réouverture des travaux de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) suspendue arbitrairement par Jean Nguz Karl i Bond. Les catholiques représentent le plus grand nombre des chrétiens du pays.