A moins qu’il ne s’agisse d’un canular, trois étudiants de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) ont subis « la foudre » des autorités académiques avec leur renvoi définitif de cette institution d’enseignement universitaire du pays. C’est du moins ce que révèle un document signé le SG Académique, le Pr Célestin Musao Kalombo Mbuyu en date du 5 décembre 2017.
Aux termes dudit communiqué portant le n° 0282/2017 conformément au PV de la réunion du Comité de Gestion du 1er décembre 2017 et à la décision rectorale N° 0264/UNIKIN/R/2017 du 4 décembre 2017 ; les étudiants Ngandu Elysée (L1 Math-Info, Faculté des Sciences, Dase Calvin, L1 Droit et Kabasela Kabongo, G «3 Géologie, Faculté des Sciences sont « exclus définitivement de l’Université de Kinshasa ».
Aux trois infortunés, il leur est reproché « le non-respect des lois du pays, des dispositions réglementaires de l’Enseignement Supérieur Universitaire relatives à l’apolitisme du milieu universitaire ainsi que des règles ordinaires et connues de la bonne tenue et de morale ».
Quid de cette politisation des institutions
« Désormais aucune institution du pays n’échappe à cette politisation à outrance en vue de « plaire » au régime en place, de peur de « subir » soi-même sa rigueur » commente un spécialiste de l’enseignement. « La preuve, cette exclusion des pauvres étudiants pour avoir manifester leur intention de protester le 30 novembre comme l’ensemble de la population contre la non-organisation des élections. De quelles lois du pays fait-on allusion ici et desquelles règles ordinaires et connues de la bonne tenue et de morale recourent-on dans ce cas ?» poursuit-il.
Il s’avère que les institutions d’enseignements sont toujours demeurées l’endroit de contestation et de révolte ayant conduit aux changements dans les pays. Mai 1968 en France tout comme à Kinshasa dans la même Université sous l’appellation de Lovanium, aussi au début des années 1980 avec le renvoi des étudiants dans l’armée sous Mobutu.
Les autorités académiques de l’UNIKIN ne sont-ils pas eux-mêmes « politisés » en étant assujettis au régime en place par leur comportement qui n’a rien de scientifique ? « En lieu et place de chercher à « plaire » à tout prix aux dirigeants du reste contestés, ils auraient fait mieux de se soucier du bien-être de leurs étudiants ; de combattre la corruption qui gangrène l’institution mais surtout de cette qualité toujours en dégradation du niveau d’enseignement qui perdure » conclut notre interlocuteur.