Bénéficiaire de « la Loi n° 14/006 du 11 février 2014 portant amnistie pour faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques », Me Firmin Yangambi Libote reste toujours derrière les barreaux de la prison centrale de Makala à Kinshasa jusqu’à ce jour. Pendant ce temps, son co-accusé et d’autres prévenus détenus pour les mêmes faits ont été libérés courant 2014 en application de ladite loi. C’est ce que révèle une correspondance adressée par ses soins au Président de la Cour Constitutionnelle en datée du 27 novembre 2017 pour réclamer sa libération.
Rappelant les circonstances de son arrestation et de sa condamnation pour tentative d’organisation d’un mouvement insurrectionnel et détention d’armes de guerre en participation criminelle, avec ses défenseurs ils estiment que « manifestement, sa détention qui perdure depuis 4 ans viole la Constitution et de la République et lui cause un préjudice énorme » en vertu de l’article 12 de la Constitution qui stipule que « Tous les Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois ».
Me Firmin Yangambi, ex-candidat déclaré à la présidentielle en RDC et défenseur des droits de l’homme passe pour être un oublié de la justice. Raison du reste de sa requête afin que le ministre de la Justice et Garde des Sceaux applique la loi avec sa libération immédiate.
C’est en effet en fin septembre 2009 que Me Firmin Yangambi, alors président de l’ONG « Paix sur terre », est arrêté à Kisangani, sa ville située dans le nord-est de la RDC. Il lui est reproché d’avoir « convoyé une cargaison d’armes dans le but de lancer un nouveau mouvement insurrectionnel contre la RDC à partir de Kisangani », fait qu’avec ses deux co-accusés, Benjamin Olangi et Eric Kikunda ; ils ont toujours nié. Condamné à mort au premier degré puis à 20 ans de prison en appel, Firmin Yangambi avait vu son recours devant la Cassation rejeté pour insuffisance.
Dans un message adressé par lui à notre rédaction il explique : « Au fait, peut-être que je dépose demain une requête en inconstitutionnalité de ma détention devant la cour constitutionnelle. Je ne me fais pas d’illusion. Mais je voudrais tirer profit de la tribune du prétoire pour relancer le débat sur la force du Droit face à l’arbitre ». Ce recours sera-t-il entendu, surtout lorsque l’on sait que même sa lettre ouverte adressée en avril 2016 au Togolais Edem Kodjo, alors facilitateur de l’UA pour le dialogue politique est reste sans suite ?
Lire aussi : RDC-JUSTICE : Firmin Yangambi : à chaque chose il faut considérer une fin et l’histoire jugera tôt ou tard https://www.afriwave.com/?p=4218