Comme il en est devenu l’habitude, la manifestation non autorisée dite de « sommation » initiée par le Rassemblement de l’opposition (Rassop) et endossée par l’UDPS de ce mardi 19 décembre 2017 à Kinshasa n’aura finalement pas eu lieu. Et pour cause, une présence de la police anti-émeute aux points importants de la ville qui en aura dissuadé plus d’un protestateur.
Selon notre reporteur qui a sillonné la ville tôt le matin, c’est un « calme incertain » qui caractérisait la mégapole bouillonnante qui s’est craintivement ranimé sous une fine pluie depuis 5h00’ du matin alors que les manifestants dormaient surement encore chez eux. Les arrêts de bus presque vide malgré l’alignement des véhicules de la Transco qui ont fini par regagner leurs dépôts.
De l’UPN en passant par Ma Campagne Station vers Bandal Moulaert, presque le vide. Plus loin vers Wenze ya Bayaka à Ngiri-Ngiri pour atteindre la Place Victoire en plein Matonge dans la commune de Kalamu ; un même spectacle de vide avec une légère circulation des engins comme des personnes. Surtout que ces endroits sont proches de ce qui était censé être le point de chute de la manif de l’opposition, le Boulevard Triomphal à côté du Stade des Martyrs sur Pont Cabu.
En poussant vers l’Est chaud de la capitale, le Boulevard Lumumba et son Echangeur attendu comme point de départ de la protestation ; une plus que forte présence policière. La Tshangu avec ses quartiers populaires de Masina, Kingasani, N’Djili presque quadrillés pour les forces anti-émeutes ; les policiers pourchassant même des gens avec armés braquées. Du côté de l’aéroport de la N’Djili, rien de spécial à signaler malgré le calme remarqué alors que le quartier populaire de Mpasa non loi de là demeurait vide. Un peu plus loin à Maluku, l’activité était par contre intense comme d’habitude.
A l’Ouest vers le Rond-point Ngaba, c’est aussi une forte présence policière qui été remarquable avec au moins trois camions anti-émeutes en plus d’une jeep devant la station-service pour dissuader d’éventuels incendiaires et autres pillards. L’on constatait au même endroit que le dispositif policier était appuyé par un camion et une jeep de l’armée. Du côté du Campus de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), un point souvent chaud ; rien de particulier jusque-là.
Un dialogue de sourd entre Félix Tshisekedi et le policier
Dès la sortie de la permanence de l’UDPS avant de descendre à la marche, Félix Tshisekedi a été cueilli par les forces de police lourdement armées qui lui ont signifié agir dans la légalité. De son côté Félix tente d’expliquer que son combat est celui de la police afin que demain elle travaille et vive dans les meilleures conditions.
L’Est du pays toujours avec une longueur d’avance
Ailleurs dans le pays, c’est à l’Est du pays où les choses ont les plus bougés avec des manifestations à Butembo où une foule immense est descendu dans la rue. De l’affrontement avec la police, des coups de feu ont été tiré à bout portant. Malgré le dispositif de la police sur toute la ville de Beni, les militants du MSR de Pierre Lumbi sont tout de même sortis pour faire face et exiger la fin du régime Kabila.
Toujours dans le Nord-Kivu, Goma s’est réveillé avec des barricades sur certains endroits malgré la présence de Joseph Kabila sur place pour la 6ème Conférence des gouverneurs. La police déployée s’est attelée à les dégager.
A Bukavu dans la province du Sud-Kivu, un groupe d’une centaine des manifestants a été dispersé sur la Place Nyawera alors qu’il tentait d’amorcer une marche sur appel du Rassemblement de l’opposition. A Kindu non loin de là dans le Maniema selon La Lucha, « #Kindu : notre manifestation pacifique ce 19 décembre 2017 pour marquer un an après l’expiration du mandat de Kabila et exiger son départ vient d’être réprimée par la police. Au moins 8 camarades arrêtés. Nous exigeons leur libération ».
A Lubumbashi dans le Haut-Katanga sur Upemba à Matshipisha tout comme à Mbuji-Mayi dans le Kasaï Oriental, les forces de l’ordre ont dispersé les manifestants à coup des grenades lacrymogènes et quelques arrestations opérées dans les rangs des opposants. A Kananga, aucune manifestation de l’opposition à Kananga ; la police s’étant massivement déployée dans les principaux carrefours de la ville.
A l’Ouest, la manifestation interdite à Matadi s’est transformée en une espèce de journée ville morte ; considérée comme une victoire par le Rassemblement