Comme exprimer dans leurs messages de vendredi 29 et samedi 30 décembre, les responsables administratifs et de sécurité de la ville-capitale Kinshasa ont sorti leur imposant dispositif composé de l’armée et de la police pour empêcher la marche pacifique des chrétiens en ce matin du 31 décembre 2017. Motif avancé : raisons de sécurité. Les appels des Nations unies via sa Monusco et des chancelleries au respect du droit à manifester pacifiquement sont restés lettre morte.
Déjà, au cours de la nuit, l’armée et la police se sont déployées massivement aux abords et devant les paroisses. Les forces de sécurité installant également plusieurs barrages dans plusieurs communes de la ville alors que l’armée et la police contrôlaient et fouillaient certains véhicules au hasard.
Et comme si le défi sécuritaire ne suffisait pas, des menaces réelles ont été proférées à l’endroit des journalistes dans l’exercice de leur métier; nationaux comme de la presse étrangère.On signale des arrestation et confiscation de matériel comme c’est le cas pour Tokomi Wapi d’Eliezer Ntambwe. Son cameraman Guelord Muya est porté disparu et son matériel de filmage arraché.
L’appel des laïcs catholiques
C’est sur appel du Comité Laïc de Coordination (CLC), les croyants catholiques de Kinshasa et ceux des provinces étaient invités à une mobilisation pacifique « pour exiger le respect et l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre (un texte qui fête aujourd’hui ses un an) signé entre le pouvoir et son opposition sous la médiation de l’Eglise et ses Evêques ».
Il faut noter que toute l’opposition dans ses diversités et la société civile qui réclament le départ du président Kabila dès ce 31 décembre 2017 s’étaient jointes à cet appel pour une marche à hauts risques, interdite par les autorités comme les précédentes manifestations organisées dans le pays. A majorité catholique, il y avait de quoi s’inquiéter dans le chef des gouvernants de la colère de la population dans un pays où les gens survivent avec moins d’un dollar par jour.
Si nombre des paroisse catholiques sur les 160 que compte la ville étaient encerclées depuis samedi 30 au soir par les forces de l’armée tout comme de la police, d’autres ont été envahis tôt le matin du 31 décembre soit pour empêcher, soit pour dissuader les probables manifestants à sortir. Ce sont les cas à Notre Dame du Congo dans la commune de Lingwala où se trouvait Félix Tshisekedi. Si dès son arrivée, les forces de l’ordre avaient déjà usé des bombes lacrymogènes pour disperser la foule qui l’accompagnait, le prêtre a fini par donner un mot d’annulation de la marche pour éviter un « bain de sang » notait notre reporter.
Même scène d’empêchement à Saint Michel et Charles Lwanga de Bandalungwa, Saint Joseph de Matonge à Kalamu, Saint Joseph de Limete… « Des militaires et des policiers ont pénétrés dans les enceintes des églises et ont tiré des gaz lacrymogènes. Des gens en débandade sont tombés, les secouristes réanimant parfois des vieilles dames, ce qui n’a pas empêchés les prêtres de continuer à dire la messe qui se poursuivait pour les chrétiens n’ayant pas fui.
La rhétorique gouvernementale : des accusations sans preuves
Certes paniqué par l’adhésion à la mobilisation pour l’appel à manifester, en dehors de son dispositif sécuritaire disproportionné ; le pouvoir est passé à l’action. Pour Lambert Mende, le ministre des Médias, de la Communication et porte-parole du gouvernement ; accusant l’opposition sans la nommer et sans présenter aucun élément de preuve : « Nous sommes informé d’une distribution d’armes pour s’en prendre à la paisible population et à diverses personnalités publiques et vandaliser les édifices publics. Cette agitation déstabilisatrice vise à créer une situation insurrectionnelle qui leur permettrait de capturer le pouvoir par des voies non démocratiques ».
Lire aussi : Kinshasa : Le chef de la police Sylvano Kasongo Kitenge interdit à son tour la marche des chrétiens ce matin https://www.afriwave.com/?p=6587
Blackout communicationnel sur le pays
C’est depuis hier samedi au soir que le pays est sous un « blackout » communicationnel avec coupure d’internet et de SMS sur décision gouvernementale au motif de « sécurité d’Etat ». En en dehors de l’Internet mobile très usé par les Congolais, même les VPN ne marchent pas; l’ensemble avec pour objectif de ne pas accéder aux réseaux sociaux.
De Goma à Kinshasa, plus aucun moyen d’envoyer des informations ou des images via les réseaux sociaux comme d’habitude. Les plus chanceux étant les frontaliers qui peuvent encore se connecter avec moults difficultés sur les réseaux des pays voisins comme le Congo-Brazzaville proche de Kinshasa ou le Rwanda pour l’Est du pays.
Luaba Wa Ba Mabungi
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