La déclaration politique commune des 28 pays de l’Union européenne attendue pour condamner la violence des événements du dernier jour sanglant de l’année 2017 en RDC n’aura pas eu lieu, apprend-t-on ce soir. Et pour cause, les atermoiements de l’Espagne et de la France ; deux pays membres ayant des intérêts économiques importantes dans le pays. Ces intérêts touchant le secteur de l’énergie notamment dans la construction du barrage d’Inga 3 et 4 pour l’Espagne et le pétrole avec le Groupe Total pour la France.
Pourtant, la Belgique avait tout tenté pour obtenir une déclaration condamnant la répression brutale par les forces de sécurité du régime ayant causé mort d’hommes suite à l’appel à manifester lancé par les chrétiens congolais. Plusieurs manifestants qui réclamaient l’application et le respect de l’Accord politique global et intégral du 31 décembre 2016 obtenu sous la médiation de l’Eglise catholique ont été tués.
Au terme dudit Accord, le temps d’une transition d’un an et d’une gestion partagée des institutions du pays entre pouvoir et opposition, les élections législatives, provinciales et présidentielle auraient dû avoir lieu au plus tard fin décembre 2017. La dernière devant designer le remplaçant de Joseph Kabila au pouvoir depuis janvier 2001 après l’assassinat de Laurent-Désiré kabila.
Vainqueur « contesté » de deux présidentielles en 2006 et 2011, la Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat consécutif. De Concertations en Dialogues depuis 2014 jusqu’en 2016, le pays est plongé dans une grave crise politique devenue constitutionnelle avec le maintien de Joseph Kabila à la tête du pays depuis le 19 décembre 2016.
Les mouvements citoyens comme les politiques congolais condamnent ce soir cette « attitude » mesquine de deux pays qui semblent privilégier leurs intérêts commerciaux comme pour « s’essuyer leurs pieds sur les morts Congolais » estime un opposant de Kinshasa en voyage à Bruxelles.
Pour La LUCHA il faut prendre « acte » : « LUCHA Compte certifié @luchaRDC La France d’Emmanuel Macron et l’Espagne bloquent une résolution de l’Union Européenne, soutenue notamment par la Belgique, pour condamner en des termes très forts la répression aveugle du 31 décembre 2017 en RDC. Dont acte ».
Don côté l’opposant politique Adam Bombole, président du parti Ensemble Changeons le Congo (ECCO), membre du Rassemblement de l’opposition Radicale (Rassop) ; il faut « boycotter » les intérêts économiques de ces deux pays en RDC : « Adam Bombole @AdamBombole Chers compatriotes, La France et l’Espagne ont fait le choix de la lâcheté et de l’ignominie en bloquant la résolution de l’UE qui devait condamner les massacres du 31/12#RDC, privilégiant « les intérêts économiques ». Pour notre dignité, boycott total du réseau Orange RDC ! ».
Roger DIKU