Les communautés chrétiennes catholiques de la diaspora congolaise de Bruxelles en Belgique et de Paris en France ont commémoré simultanément au cours de deux messes l’après-midi de ce dimanche 14 janvier 2018 les victimes de la répression brutale des forces de l’ordre de sécurité du régime contre la marche pacifique des chrétiens de Kinshasa le 31 décembre 2017 dernier.
A Bruxelles ce fut sur invitation des prêtres congolais du Groupe Epiphanies concélébrées sise 282, Avenue Charles Woeste à 1090 pour Bruxelles par l’Evêque du Diocèse Kilwa Kasenga dans le Katanga, Mgr Fulgence Muteba qu’accompagnait l’abbé Gilbert Yamba, des prêtres belges et congolais de la Belgique. Cette célébration animée par une chorale congolaise s’est déroulée en présence de Moïse Katumbi qu’entourait ses proches lieutenants : son conseiller principal Salomon Della Kalonda, son porte-parole Olivier Kamitatu et Francis Kalombo.
Dans l’église remplie, on pouvait aussi apercevoir les élus et mandataires belges d’origine congolaise ainsi que l’épouse du président du MLC, Jean-Pierre Bemba; Mme Lilianne Bemba étaient également présents.
Dénonçant la « brutalité » des forces de l’ordre et de sécurité congolaises sur des manifestants pacifiques de Kinshasa, une illustration du gangstérisme politique du régime en place ; Mgr Muteba a rassuré que « Le sang de nos martyrs du 31/12 n’a pas été versé en vain. Il est une semence de la vraie démocratie » tout en insistant sur la prière qui devra être la force du peuple.
Évoquant l’innocence des victimes, Mgr Fulgence Muteba n’y est pas allé par quatre chemins pour marteler : « Sur la liste des personnes abattues le 31 décembre 2017 à Kinshasa ne figure aucun terroriste, aucun kuluna », contredisant ainsi les affirmations gouvernementales. Aux forces de l’ordre, de sécurité et à l’endroit du système judiciaire, il a dressé un mot clair : « Que nos policiers, nos juges, nos magistrats aient une capacité de discernement. On n’obéit pas à un ordre injuste ».
Du côté de Paris
C’est l’Aumônerie Catholique Congolaise de Paris qui s’était occupée de l’organisation de la messe dans la capitale française en l’Église Saint Bernard, 6 rue Saint Luc 75018 Paris ; Métro : Barbes, Château Rouge ou Porte de La Chapelle, RER : B, D, E, H. Station Gare du Nord pour ceux qui s’y sont rendu. C’est une messe en lingala et en rite congolais (zaïrois) en union de prière avec tout le peuple congolais.
Une intention spéciale a été consacrée à la RD Congo et aux victimes de la barbarie lors de la marche pacifiques des chrétiens du 31 décembre 2017 à Kinshasa. A l’issue de la célébration, « une quête spéciale a été faite au profit et en solidarité avec les frères et sœurs des victimes des violences diverses ».
Ces messes de la diaspora congolaise interviennent après celle de Kinshasa dite le vendredi 12 janvier 2018 par le Cardinal Laurent Monsengwo en personne en la Cathédrale Notre Dame du Congo archicomble. En l’absence de tous représentants officiels du pouvoir, les opposants politiques et les ambassadeurs occidentaux (Union européenne, Canada, France, Belgique) entre autres avaient rehaussé de leur présence cette cérémonie. Plusieurs mouvements citoyens étaient également présents, à l’image de Filimbi dont certains membres sont en état d’arrestation, Kongo Alerte ou encore de l’Engagement Citoyen pour le Changement (Eccha) et autre de la Lucha.
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Si le cardinal n’avait pas pris la parole, se contentant de la direction de la messe ; c’est l’Évêque auxiliaire de Kinshasa, Mgr Donatien Bafuidinsoni qui a été clair dans son homélie : « On voudrait cacher la vérité sur ces morts. Nous avons été habitués à des mensonges systémiques. Et si nous avons perdu un frère, une sœur, nous avons gagné des héros parce qu’ils ont mêlé leur sang à celui de tous ceux qui sont morts pour l’alternance au pouvoir, gage de la démocratie ».
Prenant la parole au nom de la CENCO pour sa part, le SG de l’Assemblée des Évêques du pays l’Abbé Donatien Nshole avait réaffirmé la pertinence de la prise de position de l’Eglise dans les affaires du pays : « Le caractère laïc de l’Etat congolais ne peut pas empêcher l’église catholique d’accomplir sa mission ». Et ce, face aux accusations à la polémique suscité par les accusations du régime contre le clergé de comploter pour son renversement.
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Des incidents déplorables à Bruxelles
Déplorables et inutiles, c’est de cette manière qu’on peut décrire les troubles provoqués à la fin de la messe de Bruxelles par un groupe se réclamant du nom des combattants patriotes. Alors que Moïse Katumbi se déplaçait pour rejoindre son cortège, un groupe d’individus s’est mis à lancer des cris hostiles et des projectiles en tentant de s’en prendre à lui.
Mais c’était sans compter avec son service de protection rapprochée et les quelques éléments de la police belge de la commune de Jette dépêchés sur le lieu. N’empêche que les limousines de sa suite ont été vandalisés par des jets de pierres de ces « énervés ».
Roger DIKU et Tshikuyi Tubabela / AFRIWAVE.COM à Bruxelles
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