La cordiale entente serait-elle de façade ? C’est le moins que l’on puisse dire de la riposte instantanée consécutive à la sortie dans les médias et sur les réseaux sociaux du président du Conseil des Sages du Rassemblement Kasa-Vubu Joseph Olenghankoy sur les amis de Tshibala, les lieutenants de la garde rapprochée du premier ministre n’ont pas tardé de réagir.
Le premier à dégainer c’est Tharcisse Loseke Nembalemba dans une longue interview à nos confrères d’ACTUALITE.CD. Pour lui, leur « marche verte et pacifique » de soutien au gouvernement prévue le même jour que celle de protestation du Comité Laïc de Coordination (CLC) aura belle et bien lieu : « La réunion qui a décidé de l’organisation de la marche verte du 21 janvier 2018 est une structure réglementaire du Rassemblement qui peut légalement décider ».
Car selon Loseke, « ce ne pas à Olenghankoy de décider des activités de la plateforme politique ». Qualifiant les propos de Olenghankoy de « coup de gueule », -une expression à apprécier. Regrettant et qualifiant de contreproductive la déclaration de Olenghankoy, ll promet la tenue dans « le meilleur délai », d’un conclave pour faire le point et éviter ce genre de contradiction.
Loseke n’y va pas par quatre chemins pour rappeler à Olenghankoy qu’au départ « M. Olenghankoy n’était pas membre du Comité des sages du Rassemblement depuis Genval » et que c’est Bruno Tshibala qui l’a « nommé à ce poste là avec la scission lorsque nos amis Katumbistes voulaient nous entraîner à leurs aventures. et que selon la théorie de l’acte contraire, peut aussi le démettre du poste du président du comité des sages ». Il s’en suit des menaces claires : A ce titre, « Il est alors devenu président du CNSA et à ce poste, il doit observer l’obligation de réserve ».
Le proche lieutenant de Tshibala reproche en outre à Olenghankoy dont les « activités » au Comité National de Suivi de l’Accord (CNSA) ne lui permette plus le temps « d’organiser régulièrement les réunions » du Rassemblement qui de rares de fois où elles se tiennent ne se passent qu’au siège de son parti, les FONUS avec ses « partisans ».
Une réelle crise des egos entre les deux hommes
Même si Loseke nie qu’il n’y a aucune « crise » au Rassemblement Kasa-Vubu si ce n’est un « malentendu », elle est belle et bien là ladite crise. Car pour lui, dans le cadre de son fonctionnement, « c’est le porte-parole qui a été désigné depuis Genval qui coordonne les activités du Rassemblement ». Pourtant c’est Etienne Tshisekedi en personne qui dirigeait la plateforme si l’on veut rester dans la logique des textes.
Or c’est Olenghankoy en tant que président du Conseil des Sages désigné par Tshibala qui a signé la lettre de nomination comme Premier ministre le même Tshibala. Chose que reconnait tacitement Loseke en y mettant sa nuance : « C’est peut-être vrai mais en ce qui nous concerne, Olenghankoy n’était pas au départ membre du Comité des sages. Il n’est pas parmi les douze signataires de la déclaration de Genval qui sont devenus automatiquement membres du Comité des sages ».
Loseke termine tout de même par reconnaître qu’une crise existe pour le leadership au Rassemblement Kasa-Vubu : « Il y a toujours crise mais elle se résout si les personnes concernées ont la volonté de la terminer ».
Toutes choses restant égales par ailleurs, les manipulations du régime pour débaucher les opposants d’hier par la dissidence et en faire des alliés de circonstance ont encore des beaux jours d’elles. Surtout que l’accession au pouvoir et ses privilèges même sur le reniement de ce que l’on a été ne s’encombre pas de la morale.
Tshikuyi Tubabela / AFRIWAVE.COM
