Le parquet fédéral belge a fait exécuter mercredi (17 janvier 2018) des perquisitions au siège de la société uccloise Semlex et au domicile de son CEO, Albert Karaziwan, rapporte l’agence Reuters. Le parquet fédéral a confirmé l’information.
Selon son porte-parole, qui n’a pas voulu faire d’autres commentaires, le fabricant de passeports est visé par une enquête car il est suspecté de blanchiment d’argent et de corruption. La société Semlex est mise en cause depuis avril 2017 par l’agence de presse britannique Reuters pour la manière dont elle obtient des contrats de fourniture de systèmes d’identification et de documents d’identité biométriques en Afrique – et plus particulièrement en République démocratique du Congo (RDC).
Le prix d’un passeport congolais s’élève à 185 dollars (175 euros), contre 65 euros pour un passeport biométrique en Belgique. Sur cette somme, 60 dollars sont reversés à une société détenue par une proche du président Joseph Kabila, Makie Makolo Wangoi, selon Reuters. L’entreprise Semlex elle-même garderait 60 dollars par passeport, seuls 65 dollars revenant aux autorités congolaises.
En décembre dernier, Reuters indiquait que Semlex serait également active aux îles Comores et dans une douzaine de pays africains. Son CEO Albert Karaziwan, qui est marié à la Belge Catherine Laurent, serait ambassadeur des Comores depuis 2007 et huit de ses collaborateurs auraient été promus consuls d’honneur.
A deux reprises, la société Semlex a envoyé des communiqués de presse dans lesquels elle réfute catégoriquement les accusations à son égard et affirme faire l’objet d’une campagne de harcèlement.
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