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Deuxième marche des chrétiens du 21 janvier, une nouvelle journée de répression à huis-clos

Malgré les multiples barrages installés dès hier au soir et les intimidations au travers des fouilles systématiques des voitures et voir de certains domiciles, les chrétiens catholiques n’ont pas eu peur et se sont massivement rendu dans leurs paroisses respectives ce matin du 21 janvier 2018. Une journée dédiée à la deuxième marche de dignité par le Comité Laïc de Coordination pour « sauver la Nation ». Une nouvelle journée de répression à huis-clos parfois sous les yeux de l’ONU au travers de sa Monusco.

Même si la rumeur le disait, le constat ce matin était que les forces de l’ordre et de sécurité composées des éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) et des militaires des FARDC armés se trouvaient aux abords de certains endroits de culte et on savait à quoi s’attendre. Ce sont les villes de Kinshasa à l’Ouest, Lubumbashi dans le Sud et Bukavu-Goma à l’Est du pays qui ont connu une dure répression comme nous l’indique le tour d’horizon des reporters de AFRIWAVE.COM sur terrain.

Cet article sera réactualisé au fur et à mesure qu’avance la journée et que les différents bilans nous parviennent à la rédaction, ce malgré l’interruption d’internet et des SMS dans le pays.

KINSHASA

Dès la fin des liturgies à Lemba comme à Kintambo vélodrome, les foules sorties massivement des églises ont été dispersées à coup des gaz lacrymogènes et autres balles en caoutchouc comme celles réelles. L’on déplore déjà les premiers blessés pendant que les forces de la Monusco présentes pour « observer » n’ont rien fait pour s’interposer, préférant quitter les lieux.

Comme en fin d’année dernière, plusieurs paroisses ont connu des jets de gaz lacrymogènes comme Saint-Augustin de Lemba du côté duquel plusieurs blessés sont comptabilisés. Un mort en la personne de Ngandu Kisene, militant du parti UNC de Vital Kamerhe qui a succombé d’une balle de la police serait gardé par la paroisse alors que les forces de l’ordre voulaient enlever son corps.

A Christ-Roi dans la commune de Kasa-Vubu où se trouvait le président de l’UNC, Vital Kamerhe ; fidèles sont restés séquestrés à l’intérieur de la paroisse après avoir tenté jusqu’aux environs du Marché Gambela avant d’être dispersés par la police. Quatre personnes blessées étaient soignées à l’intérieur de l’église.

A l’Eglise Saint Michel de Bandalungwa, les paroissiens ont dispersés alors qu’ils venaient de franchir les premiers barrages de la police. Dans le quartier Matonge en plein cœur de la capitale, la symbolique paroisse Saint Joseph de Kalamu a connu son lot des tirs dès la fin de l’office religieux et l’on signale 8 blessés.  Les opposants Félix Tshisekedi et Martin Fayulu se trouvaient parmi les paroissiens du jour qui ne sont même pas sorti de l’enceinte de l’Eglise.

Dans la commune de Ngaliema à la paroisse Saint-Christophe dans le quartier Anciens Combattants, plusieurs personnes arrêtées par la Garde Républicaine ont été amenées vers une destination inconnue. Des prêtres violentés ont vu leur vêtement de culte déchirés

A Saint-Gabriel de Yolo, une situation chaotique avec un jeune garçon mort et deux femmes blésées selon des témoins. Une jonction avait réussi à être faite entre les paroisses Kristu Mobeleli de Makala et Saint-Maximilien de Mont-Ngafula en direction de la paroisse Saint-Norbert. Quelques musulmans aperçus dans le cortège.

 

GOMA

Ce sont les abords de la Cathédrale Saint-Joseph (Virunga) qui ont été le théâtre d’une violence inouïe de la part des forces de l’ordre sur les paroissiens : tris des gaz lacrymogènes et parfois des balles réelles à l’extérieur alors qu’une partie des croyants se trouvait séquestrée à l’intérieur.

On déplore plusieurs blessés dont des militants de la LUCHA qui se trouvaient en tête du cortège. Six personnes auraient été arrêtées dont quatre activistes (Parfait Muhani, Justin Mutabesha, Ben Kamuntu et Rachel Benie) selon le mouvement des jeunes.

MBUJI-MAYI

C’est un Évêque de Mbuji-Mayi en colère, Mgr Emmanuel-Léonard Kasanda qui s’est réveillé ce matin avec des militaires et des policiers jusque dans ses murs encerclant les paroisses de son diocèse. Dans un message en tshiluba et français diffusé sur les réseaux sociaux et adressé aux prêtres et aux paroissiens, il leur accorde sa bénédiction de célébrer sans crainte l’eucharistie et de manifester si possible car dit-il « ils sont là pour vous faire peur ».

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