L’Ambassadeur américain John Murton et la Chargée d’Affaires britannique Jennifer Haskell en RDC se disent « consternés par la violence perpétrée par les forces de sécurité de la RDC le 21 janvier 2018 ». C’est ce qui ressort d’un communiqué commun signé de deux diplomates et rendu public ce mardi 23 janvier 2018 à Kinshasa.
Ces faits étant corroborés par la « Monusco et d’autres personnes qui ont vu les forces de sécurité congolaise tirer sur des civils » ayant fait « six morts et des dizaines de blessés. Des centaines de personnes supplémentaires, dont des chefs religieux et des journalistes, ont été victimes d’arrestations arbitraires ».
La déclaration rappelle que « des détails supplémentaires restent toutefois difficiles à confirmer, en raison de la fermeture continue des services Internet et SMS par le gouvernement de la RDC ». Mais aussi que « Ceux qui ont participé à la marche du 21 janvier, y compris le Comité Laïc de Coordination (CLC) et la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), ne demandaient rien de plus que des élections crédibles et la mise en œuvre des mesures de la décrispation de l’Accord signé par le gouvernement congolais en décembre 2016 ».
Cette déclaration considère en outre que « L’usage d’une force disproportionnée et létale contre les citoyens congolais, et la coupure des services Internet et SMS violent les assurances que nous avons reçues de la présidence congolaise selon lesquelles les forces de sécurité avaient reçu l’instruction de protéger les droits fondamentaux des citoyens tout en maintenant l’ordre public ».
Les deux diplomates constatent que « Ces actions du gouvernement entravent le processus démocratique, font obstruction à la mise en œuvre de l’Accord de la Saint-Sylvestre auquel le gouvernement de la RDC a mis son nom, enfreignant les normes internationales des droits de l’homme et sont contraires à la présence de la RDC au Conseil des droits de l’homme ».
Comme pour rejoindre le Comité Laïc de Coordination (CLC) dans ses revendications, les diplomates américain et britannique terminent leur déclaration en appelant « Le gouvernement à enquêter et à tenir responsables des membres des forces de sécurité qui ont tiré sur des civils ou ordonné l’usage de la force létale » et « Réitèrent également l’appel au gouvernement de la RDC de libérer les prisonniers politiques, mettre fin aux poursuites politiquement motivées, arrêter la duplication des partis politiques, permettre aux partis politiques de changer leurs représentants à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et respecter les libertés fondamentales du peuple congolais comme il a accepté de le faire lorsqu’il a signé l’Accord de la Saint-Sylvestre le 31 décembre 2016 ».