C’est une lettre « crève-cœur » que celle adressée au Procureur Près la Cour d’Appel de Kinshasa avec copies au président de la République, au premier ministre, aux ministres de l’Intérieur et celui de la Justice, au gouverneur de la ville de Kinshasa, au Commissaire provincial de la PNC-Kinshasa et au bourgmestre de la commune de Kintambo ave pour objet « Le cas du décès de notre fille Dechade-Thérèse Kapangala Mwanza ».
Signé Jean Rene Mabwilo Kabuya et l’Abbé Joseph Musubao pour le compte de la famille Kapangala, ce courrier exprime entre ses lignes « la double peine » de cette famille d’avoir perdu sa fille assassinée par les forces de l’ordre et de sécurité du régime lors la marche des chrétiens du 21 janvier 2018 ; mais également toutes ses « difficultés » pour récupérer le corps de la défunte en vue de lui organise les obsèques.
On peut ainsi y lire : « En effet, le dimanche 21 janvier 2018, après sa participation à la messe à la paroisse Saint-François de Salle (Kintambo-Vélodrome), aux environs de 10 heures, notre fille Dechade-Thérèse Kapangala Mwanza, âgée de 24 ans, aspirante à la vie religieuses, a reçu une balle en plein cœur qui a causé sa mort sur le champ, dans la cour de l’Eglise, due aux tirs à bout portant d’un agent de la police lors des événements liés à cette journée. Nous avons, le même jour et avec l’aide de la Croix-Rouge, acheminé son corps à la Morgue de Centrale de Kinshasa dont le badge d’identification en annexe de la présente ».
Et il s’en suit l’incompréhensible situation ubuesque : « Mais lundi 22 janvier 2018, à notre arrivée à la morgue précitée pour solliciter l’embaumement, et ainsi programmer les obsèques de notre fille Dechade-Thérèse Kapangala, il nous a été signifié par les agents de cette morgue ainsi que ceux du Ministère Provincial de la santé, que seul le Procureur Général peut prendre une telle initiative ou tout autre démarche ».
Et enfin un appel à l’aide en se référant à l’autorité du Procureur Général, la famille insiste : « Car notre quiétude ne dépend que de la dignité que nous devons réserver aux obsèques de notre fille qui devra être pleurée par ses siens. Cela permettra également, surtout à d’autres enfants de la famille encore élèves, en cette période particulière d’examens, de reprendre leur vie ordinaire ».
Pour rappel, le père de feu Dechade Kapangala est lui-même agent gradé de la PNC comme Major à la police nationale des frontières.
Un dossier à suivre.
Luaba Wa Ba Mabungi / AFRIWAVE.COM
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