Le nouveau bras de fer entamé entre Bruxelles et Kinshasa suite à la rupture de la coopération bilatérale entre la Belgique et la RDC fait de nouveau ressurgir le vieux discours de plus de 30 ans, celui de savoir à qui profite réellement la coopération entre les deux pays. C’est ce que semble mettre sur la table le gouvernement congolais depuis qu’il a envoyé une note verbale à l’Ambassade belge de Kinshasa.
Pour sa justification et avec une légèreté déconcertante, Kinshasa explique dans son communiqué de presse du ministère des Affaires Etrangères : « Il est de réputation que près de 50 % de l’enveloppe globale de cette dite aide sert à la rémunération du personnel expatrié du pays donateur (assistants techniques internationaux), c’est à se demander à qui profite réellement ses affectations financières ? ». Et de poursuivre : « il y a légitimement lieu de se demander ce que la Belgique peut encore faire pour le peuple Congolais qu’elle n’ait pas pu faire ni pendant les 80 ans d’une colonisation des plus atroces, ni pendant la période postcoloniale ».
Ce discours que l’on entend depuis plus de 30 ans ne ressort que lorsqu’il y a des tensions entre les deux gouvernements. Mobutu nous en fait gaver au début des années 1990 lorsque la Belgique le tançait après les massacres de l’Université de Lubumbashi en même temps que le vent de la démocratisation traversait le continent africain.
Le pouvoir Kabila ressort le même discours pour se justifier après que l’unanimité mondiale se soit faite contre lui après les massacres des manifestants chrétiens pacifiques à travers le pays.Mais aussi depuis le jour où la diplomatie belge a pris fait et cause pour réclamer l’application réelle de l’Accord de la Saint-Sylvestre 2016 que Joseph Kabila torpille et surtout que les élections soient organisées pour son départ du pouvoir.
Et dans ses mesures de rétorsion contre l’ancien méchant colonisateur, le Congo Démocratique exige des belges carrément deux fermetures : d’abord celle de la Mission de coopération au développement connu sous le nouveau nom d’ENABEL remplaçant CTB (Coopération Technique Belge) depuis ce 1er janvier 2018, après que Bruxelles ait annoncé la fin de la coopération bilatérale d’Etat à Etat pour se concentrer sur l’aide directe aux associations et autres ONG sur terrain.
« Suite aux déclarations des responsables de la politique extérieure belge de suspendre la coopération bilatérale d’Etat à Etat avec la RDC, le ministère congolais des Affaires Etrangères estime que la nouvelle agence belge de développement (ENABEL) n’a plus sa raison d’être en RDC », peut-on lire dans la note verbale adressé à l’ambassade belge. « La coopération au développement belge n’est ni indispensable aux autorités congolaises ni vitale pour la vaillante et mature population de RDC », estime le ministère des Affaires Etrangères et Intégration Régionale.
Ensuite la RDC exige la fermeture de la Maison Schengen : « Le ministère informe le gouvernement belge de sa décision de fermer dans un bref délai la maison Schengen à Kinshasa ». Initiative des 26 pays signataires des Accords de l’Espace Schengen du nom de cette ville hollandaise où le traité fut signé, la Maison Schengen de Kinshasa était un centre commun de traitement de demande de visas pour ces pays par les ressortissants congolais. Dirigée et gérée par la Belgique, la Maison Schengen était opérationnelle depuis 5 avril 2010 (https://www.maisonschengen.eu/fr/content/information-generale ).
Cette situation nouvelle devra « Obliger désormais chacun des Etats de cet espace à réhabiliter son service consulaire, car jusque-là il ne revenait qu’à la seule Belgique ; à quelques exceptions près, le droit d’émettre des visas en RDC », explique un diplomate européen à Kinshasa.
Lire aussi : Belgique-RDC : Les représailles congolaises, pas d’Agence Belge de Développement et fermeture prochaine de la Maison Schengen à Kinshasa https://www.afriwave.com/?p=7207
Pour Kinshasa enfin, la décision belge du 10 janvier 2018 de revoir sa coopération financière pour un montant global de 25 millions d’Euros en 2018 passer de la coopération bilatérale à l’aide directe aux associations et ONG justifie bien la raison pour laquelle « Le gouvernement avait adhéré à la proposition de procéder à une remise à plat des relations bilatérales de coopération avec le Royaume de Belgique. Cela aurait été l’occasion d’un redéfinir les termes de référence répondant aux intérêts respectifs des deux pays. Malheureusement, les pourparlers projetés en la matière ont dû être remis aux calendes grecques vu la sortie cavalière du communiqué intempestif du gouvernement belge », comme le regrette Kinshasa.
Luaba Wa Ba Mabungi / AFRIWAVE.COM
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