En marge de la deuxième marche des chrétiens encore réprimée dans le sang du dimanche 21 janvier 2018, deux ministres du gouvernement en fonction se sont illustrés dans une mise en scène grotesque. Il s’agit de Félix Kabange Numbi Mukwampa, ministre de l’Aménagement du Territoire et Rénovation de la Ville et Joseph Kokonyangi chargé des Affaires Foncières et numéro deux de la Majorité Présidentielle (MP), tous membres influents du PPRD appelé à la rescousse par le premier.
Dans cette farce au mauvais scénario s’y sont ajouté le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku et Théodore Mugalu, pasteur de son état et chef de la Maison civile du président de la République ; qui chacun y sont allé par leurs mots sûrement pour plaire à « l’autorité morale » du régime fortement contesté ces derniers mois dans la rue par les marcheurs pacifiques chrétiens catholiques sur appel du Comité Laïc de Coordination (CLC).
Pour le pasteur Mugalu, une bible en mains tout comme Kokonyangi brandissant un chapelet saisi sur un manifestant ; les méchants qui n’ont rien de pacifiques sont ces « prêtres qui demandent aux enfants de quitter le temple de Dieu afin de marcher qui ne sont que des occultistes et comparables aux nazisme d’Adolf Hitler et fascisme de Mussolini ».
Et Kokonyangi d’enchaîner : « Nous sommes en train de vivre la rébellion. Ils ont tous des chapelets. Des chapelets de l’église. Voilà, vous avez la preuve aujourd’hui. On vient tuer Kabange. Pourquoi ? Parce qu’il sert la République. Nous devons arrêter cette histoire. Nous sommes fatigués. La population est témoin aujourd’hui. Voilà la marche pacifique de l’église, (brandissant un chapelet et pointant d’un doigt accusateur des jeunes gens déshabillés en culotte ou en caleçons, torses nues) ».
En effet, dans une parcelle en construction appartenant au ministre Félix Kabange, mal en avait pris à un prêtre et ses 144 marcheurs de s’y réfugier face à la furie de répression de la police. Arrêtés, couchés au sol les mains sur la tête comme des vulgaires voleurs puis déshabillés, et séquestrés après toutes sortes d’humiliations ; ils avaient fini d’être transférés au Commissariat de la police de Kinshasa pour formalités d’usage. Mais bien avant cela, c’était au tour du président de l’Assemblée nationale de faire son « bon samaritain » en proposant que les interpellés ne seront « ni brutalisés, encore moins torturés et qu’ils peuvent s’asseoir ou se restaurer s’ils le veulent »
Pourquoi alors cette campagne des mensonges
Pour paraphraser le cardinal Laurent Monsengwo lorsque parlait d’un mensonge devenu « systémique » comme mode de gouvernement, on en a encore l’exemple avec ces personnalités de l’Etat qui se sont fourvoient. La campagne de désinformation en boucle sur Télé50 ne leur aura pas suffi, car en voulant calomnier l’Eglise catholique ; ils se sont encore discrédités eux-mêmes.
Car c’était sans compter avec les internautes Congolais qui ont récupérés les images pour les commenter en leur donnant le vrai sens après avoir entendu les ex-séquestrés.