C’est un Vital Kamerhe remonté et entouré de son SG du parti Baudoin Mayo ainsi que d’autres proches lieutenants qui s’est exprimé cet après-midi du samedi 27 janvier 2018 au cours d’une conférence de presse au siège de son parti, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC). Au cours de cet entretien avec les médias, le président de l’UNC a tenu à donner son point de vue ; moins de 24 heures après la sortie médiatique du chef de l’Etat. Mais aussi sa position personnelle face aux enjeux de l’heure et la suite du mouvement lancé par les laïcs chrétiens.
« Nous ne sommes pas derrière laïcs catholiques mais nous soutenons leurs actions parce qu’elles rencontrent nos aspirations, notre combat. Toute personne qui s’inscrit dans notre logique va recevoir notre inconditionnel soutien » prévient Kamerhe d’entrée.
Revenant sur la conférence de presse de Kabila, Kamerhe précise : « Nous serions complices si nous ne réagissons pas au point de presse de M. Kabila : Insouciance face aux victimes de répression, beaucoup de contre-vérités. Dans quel pays vit M. Kabila ? De quel pays parle-t-il ? Il est le seul à ne pas voir ce que tout le monde voit ». Et de poursuivre : « Dans ce qu’il a présenté lors de sa conférence de presse pour rétablir « sa vérité », trop de contrevérités ont été dites dans les propos de M. Kabila aujourd’hui un homme seul et isolé de l’intérieur comme de l’extérieur du pays. Catholiques, musulmans, protestants sont tous aux côtés du peuple congolais en disant que tout va mal, qu’il n’y a pas de justice, pas de perspectives d’avenir avec lui ».
Pour l’homme fort de l’UNC, « L’heure est grave, levons-nous, marchons, marchons jusqu’à ce que le peuple l’emporte face à la dictature » tout en insistant de « rester toujours du côté du peuple ». Disant refuser d’être complice, Kamerhe estime que Kabila a manqué de « considération » vis-à-vis des victimes mortes lors de la répression brutale des deux dernières marches pacifiques des chrétiens dans Kinshasa.
Sur l’ironie de Kabila à propos des « ex-Zaïrois », Kamerhe s’interroge et exige des excuses : « Où était-il quand nous étions Zaïrois ? Était-il Zaïrois comme nous ou pas ? Zaïrois, nous étions fiers et dignes. Nous mangions trois par jours, nous étudions gratuitement… Où en sommes-nous aujourd’hui ? ». Et de poursuivre : « Nous serions complices si nous ne réagissons pas au point de presse de M. Kabila : son insouciance face aux victimes de répression, beaucoup de contre-vérités ; dans quel pays vit M. Kabila ? De quel pays parle-t-il ? Il est le seul à ne pas voir ce que tout le monde voit ».
Sur les élections qui semblent compromises Kamerhe insiste : « les contraintes du calendrier de la CENI ne peuvent en aucun cas être un alibi pour repousser élections. L’UNC se tient prêt, plus question de reports ni d’autres dialogues. Le pouvoir est dans l’obligation de les organiser comme convenu ». Au sujet d’une « éventuel » referendum, Vital Kamerhe croit que « Kabila va essayer de narguer » le peuple congolais avec mais ça sera la goutte d’eau qui fera « déborder le vase » prévient-il.
En parlant du dialogue et revenant sur celui auquel il avait donné sa caution à la Cité de l’Union Africaine sous Edem Kodjo, Kamerhe révèle qu’il n’a « jamais sollicité à ce qu’il soit nommé premier ministre et Kabila le savait » très bien.
Sur la constitution en vigueur dont Kabila se targue avoir été le seul à parcourir tout le pays pour battre campagne à son adoption, Kamerhe estime que le chef de l’Etat ne « vit pas dans le même pays que nous tous » car cette constitution en vigueur est l’œuvre de tout le monde. Concernant les mesures dites de décrispation politiques, « elles n’ont jamais été appliquées » dit Kamerhe car des « opposants sont toujours en exil et en cabale », dit Kamerhe.
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Luaba Wa Ba Mabungi / AFRIWAVE.COM