De l’annonce de la nomination mardi 6 février 2018 de l’Evêque du diocèse de Mbandaka-Bikoro et Administrateur actuel de celui de Bokungu-Ikela, Mgr Fridolin Ambongo comme Archevêque « Coadjuteur », beaucoup des choses ont été dites selon le camp ou les milieux dans lequel on se trouve.
D’aucuns en sont même allé loin en voyant dans cet acte du pape François une mise à « l’écart » avant l’heure de Mgr le Cardinal Laurent Monsengwo jugé trop politique et en froid avec le régime. Surtout que cette nomination intervenait après le passage du vendredi 19 janvier 2018 au Vatican du vice-premier ministre et ministre des Affaires Etrangères de la RDC, Léonard She Okitundu.
Pour les tenants du pouvoir, cette visite du « mici dominici » de Kabila était l’occasion pour eux « d’expliquer » et de « réaffirmer » la position de Kinshasa dans ses relations avec le Saint-Siège en évoquant le fameux « accord-cadre » signé avec le Vatican en mai 2016 sur des matières d’intérêts communs.
Or les derniers événements survenus dans le pays dont les attaques contre certaines églises et la répression brutale sur des manifestants pacifiques catholiques ayant fait des morts ont révélés une autre facette de ces relations telle qu’appliquée par le régime. Ce qui avait provoqué la « sainte » colère du Cardinal Monsengwo qui parlait « des médiocres » qui doivent dégager pour que règne la paix en RDC tout en se demandant si le pays ne vivait pas dans une « prison » à ciel ouvert ?
On doit à la probité morale, voir politique s’il en existe encore dans ce pays qu’il en est de rien dans tout cela. La fonction de « coadjuteur » signifie que non seulement la personne choisie apporte son appui au détenteur de la charge mais aussi qu’il lui succédera en cas de décès ou de démission.
Chercher à tout prix de lier cette décision du Vatican au contexte politique congolais ; c’est carrément du mensonge « systémique » que dénonçait encore avec véhémence le Cardinal Monsengwo et carrément de la malhonnêteté intellectuelle.
Lire aussi : Eglise Catholique du Congo : Mgr Fridolin Ambongo nommé Évêque Coadjuteur de l’Archidiocèse de Kinshasa https://www.afriwave.com/?p=7483
Cette interprétation erronée et pour le besoin de la cause par certains milieux proches de la majorité présidentielle n’a pas laissé indiffèrent des responsables catholiques dont Fernando Filoni, Préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, dans une interview accordée à l’Agence Fides.
Pour lui donc, la nomination de celui qui est le successeur désigné de Monsengwo s’inscrit dans le respect des règles régissant le fonctionnement d’un archidiocèse : « L’Eminentissime Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a présenté sa démission du gouvernement pastoral de Kinshasa au moment de son 75ème anniversaire. Le Saint-Père, comme il le fait souvent, prolonge le mandat aux vues des conditions de santé et pour ne pas priver le Diocèse de son Pasteur jusqu’à la succession. Au cours de cette période, une étude a été conduite sur la situation de l’Archidiocèse, sur les attentes de ce dernier – de la part du clergé, des religieux et des laïcs – et des indications ont été demandées à de nombreux Prélats, ecclésiastiques et fidèles. Le Saint-Père, en prenant connaissance de ces indications, et tout bien considéré, a nommé son excellence Mgr Fridolin Ambongo Besungu, Archevêque coadjuteur de l’Archidiocèse de Kinshasa ».
La vérité sur Mgr Fridolin Ambongo
A 78 ans révolus, le Cardinal Monsengwo atteindra bientôt la limite d’âge instaurée pour ne plus siéger dans le conseil en vue de l’élection d’un nouveau pape ; quoi de plus normal que sa succession soit préparé à l’avance fait remarquer un prêtre de Kinshasa sous couvert d’anonymat.
Etoile montante de l’Eglise en RDC, à 58 ans Mgr Fridolin Ambongo n’a pas non plus « sa langue » en poche » poursuit le prêtre de Kinshasa. « Que ceux qui semblèrent se réjouir de son arrivée prochaine se détrompent. Avec son caractère bien trempé, il risque d’être encore plus virulent que Joseph Malula et plus encore que Laurent Monsengwo » poursuit notre interlocuteur.
Vice-président de la CENCO, Mgr Fridolin Ambongo aura jouer un rôle important dans la négociation de l’Accord de la Saint-Sylvestre 2016, qui balise le chemin vers des élections consensuelles par la signature de l’Accord dit de la Saint-Sylvestre qui prévoyait des élections en décembre 2017 ; hypothétiquement renvoyées au 23 décembre 2018.
Le non-respect des engagements pris sous l’égide de l’Eglise par la Majorité présidentielle au pouvoir avait évidemment suscité la colère de Mgr Ambongo, qui a déjà dénoncé les dérives du régime ; sans pour autant se montrer indulgent pour les faiblesses de l’opposition. AFRIWAVE.COM a retrouvé un enregistrement d’une interview de Mgr Fridolin Ambongo, vice-président de la CENCO et comodérateur du dialogue du Centre Interdiocésain en 2016. Il n’est pas du tout ce que l’on pense de lui lorsqu’il parle des politiciens congolais actuels, mais aussi de l’opposition.
Toutes choses restant égales par ailleurs, « nombreux vont déchanter une fois qu’il sera aux commandes de l’Eglise du Congo » conclut notre interlocuteur.
Luaba Wa Ba Mabungi / AFRIWAVE.COM
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