L‘étau se resserre en République démocratique du Congo sur Joseph Kabila et la Commission nationale électorale indépendante (Céni). Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Nikki Haley, l’ambassadrice américaine, a exhorté à davantage de pression pour la tenue des élections en décembre.
Le Conseil de sécurité de l’ONU appelé à jouer son rôle pour la tenue du scrutin en République démocratique du Congo. Pour l’ambassadrice américaine Nikki Haley, l’organe le plus important des Nations unies devrait faire pression sur les autorités congolaises pour que les élections, reportées à plusieurs reprises, aient lieu le 23 décembre, comme prévu.
Mais avant, les États-Unis exigent des autorités congolaises la libération des prisonniers politiques et une garantie du respect des libertés d’expression et de réunion, alors que l’opposition, aidée de l‘Église catholique, a renouvelé les marches de protestation dans la capitale Kinshasa.
« Ces changements sont désespérément nécessaires en ce moment au Congo », a déclaré Mme. Haley lors d’une réunion du Conseil. « Le recours excessif à la force contre des civils qui veulent simplement avoir leur mot à dire sur leur avenir est contraire à tout ce que les États-Unis sont censés défendre ».
Un système de vote qui ne fait pas l’unanimité
Autre salve américaine sur le processus électoral en RDC, le recours au vote électronique auquel Washington n’y croit pas du tout. « Les Etats-Unis n’ont pas envie de soutenir un système de vote électronique », a prévenu Nikki Haley, estimant que ce système présente un « énorme risque » et « a le potentiel de compromettre sérieusement la crédibilité des élections ».
Pourtant, à Kinshasa, le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa a déclaré que le recours à un système électronique permet de faire une économie de 123 millions de dollars sur le budget initial de 555 millions de dollars. Depuis 2015, chaque report des élections a été justifié par les autorités congolaises par le déficit budgétaire et logistique, mais également les craintes sécuritaires.
En Afrique, le système de vote électronique a déjà fait ses preuves, notamment au Somaliland où il a été parfaitement maîtrisé par l’organe électoral. Mais lors des récentes élections au Kenya, ce système a fait l’objet de toutes les spéculations, obligeant le Conseil constitutionnel à annuler les résultats du vote du 8 août.
Article à lire sur : Élections en RDC : Les États-Unis accentuent la pression et exigent la libération de prisonniers politiques http://fr.africanews.com/2018/02/13/elections-en-rdc-les-etats-unis-accentuent-la-pression-et-exigent-la-liberation/