Le dernier massacre en date s’est déroulé lundi 05 mars, mais l’information n’a été révélée que le lendemain. Mangolikene est une localité située dans la partie rurale de la commune de Beu à l’Est de la Ville de Beni, dans le grand Nord-Kivu. Selon les rescapés, les assaillants présumés ADF femmes, hommes et enfants munis d’armes blanches et à feu ont surpris les cultivateurs dans leurs cabanes temporaires. Huit personnes ont été sommairement exécutées. Samedi 03 mars 2018, sept autres civiles venaient d’être tués à Eringeti, dans le même territoire de Beni.
Dans l’attaque de Mangolikene, une seule personne s’en est sortie saine et sauve, « par miracle », dit-elle pour parvenir le message aux soldats au front dans cette zone rouge. C’était aux environs de 16 heures de lundi 05 mars. Huit civiles dont des enfants ont été froidement égorgés. A ce bilan encore provisoire, il faut ajouter plus ou moins 7 cultivateurs portés disparus, des vivres emportés et des huttes incendiées. Ceux qui ont réussi à fuir avant d’être attrapés sont sont arrivés tôt le matin de mardi 06 mars au centre-ville de Beni.
« Mon beau-père était dans la maison, c’est de là qu’ils l’ont extrait. Ma belle-sœur a pris fuite avec son bébé de huit mois à la main. Je ne connais pas la destination qu’elle a prise. Alors, cinq femmes se sont prises à moi. Elles m’ont exigé de me coucher par terre. Elles attendaient que des hommes, porteurs d’armes, viennent m’achever. Deux autres femmes ont été égorgées devant moi. Une autre encore a été exécutée sous mes yeux. Elle avait un bébé. En me libérant, ils m’ont demandé, sans froid, d’aller veiller sur le bébé orphelin », relate la survivante devant qui toutes les victimes ont été lâchement exécutées à la machette.
Qu’est-ce à dire ?
Si les assaillants ont laissé vivante cette femme vraiment chanceuse, c’est pour transmettre un message. Une bonne partie de la forêt de Beni leur appartient.
« Il a ajouté que je dois aller dire aux FARDC qu’ils sont attendues dans la brousse, parce qu’ils ont précisé que toute cette partie de la forêt leur appartient. Ils ont tout emporté : chèvres, poules, farine de manioc… », témoigne la même rescapée.
La coordination urbaine de la Société civile de Beni condamne ce regain des massacres et appelle les forces de sécurité à orienter une offensive dans cette partie rurale de la Ville. JIMMY KIGHOMA, son rapporter se dit profondément inquiet. Jusqu’à 16 heures de mardi, aucune nouvelle des disparus n’a été rapportée par l’UAPCO, structure regroupant les cultivateurs de MAYANGOSE à Beni.
Regain des massacres
Une autre incursion rebelle a été signalée à l’Est de Eringeti, dans le même territoire de Beni, samedi 03 mars 2018. Les forces armées de la RDC ont cité les présumés rebelles de l’ADF comme auteurs de ce énième cas des massacres des civils dans cette localité du groupement Bambuba Kisiki en territoire de Beni. Le bilan provisoire y relatif a fait état de 7 personnes tuées, les unes par armes blanches et les autres par armes à feu. En plus, deux civils sont portés disparus et plusieurs habitants en fuite dans la brousse.
Après cette incursion, les FARDC disaient avoir pris des dispositions pour sécuriser Eringeti et environs. Mais la société civile d’Eringeti a plaidé pour l’augmentation des effectifs militaires à Eringeti. Faute de quoi, prévient-elle, le périmètre de cette localité sera toujours à la merci des rebelles.
Jack Katson Maliro