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BENI : Montée de la tension à la suite du massacre d’une dizaine des civils dans les quartiers à l’Est de la ville

La ville de Beni dans la province du Nord-Kivu a vécu une situation tendue depuis les heures matinales de ce mercredi 28 mars 2018. La population manifestait, déjà tôt le matin, contre la dernière tuerie qui a fait plusieurs morts la nuit de mardi 27 à ce mercredi 28 mars. Les habitants ont barré la route au convoi de la Monusco qui transportait quelques corps des victimes pour les conduire à la morgue. L’armée, elle, tirait des balles réelles pour disperser la foule en colère.

Des sources sur place renseignent que les personnes tuées dans ce nouveau massacre sont plus de dix. Les égorgeurs sont arrivés vers 21 heures et ont commencé à tuer à l’arme blanche. Un rescapé raconte que l’armée est arrivée pour essayer de chasser l’ennemi, mais c’était presque tard, quatre heures après. D’autres habitants pensent que l’arrivée de l’armée, bien que tardive, a été contributive.

« Moi, j’ai réussi à m’enfuir et l’un d’entre eux a crié « le voilà, il fuit, tuez-le…Et je me suis caché dans un cyprès chez le voisin. En voyant le danger, j’ai poursuivi jusque dans la vallée », témoigne un rescapé. « Nous autres n’avions d’autre choix que de nous cacher sous les lits. Les assaillants pouvaient entrer dans la maison et ne pas nous apercevoir. Nous avons quitté le dessous des lits seulement lorsque nous avons entendu les FARDC approcher et échanger des tirs avec les assaillants. C’a vraiment duré… », poursuit une autre rescapée qui ajoute que certains de ses voisins et voisines ont disparu depuis cette nuit.

La population constituée essentiellement des jeunes a marché dans les rues. Des pierres ont été placées sur la chaussée pour que les véhicules et motos ne puissent passer. Jusqu’en fin d’avant-midi, l’armée tirait des balles pour dissuader ces jeunes rouges de colère. Entre-temps, écoles, maisons de vente, marchés, en bref, tout est resté paralysé.

Cette attaque a été signalée la soirée de mardi 27 mars 2018. Elle est attribuée aux présumés ADF. Elle ciblerait visiblement les positions des FARDC et celle des casques bleus de la MONUSCO situées en cellule KASINGA du quartier BOIKENE en commune de RUWENZORI. C’est à l’Est de Beni-ville.

Jack Katson Maliro

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