Nord-Kivu : La LUCHA dit ouvertement « ses vérités » à Leila Zerrougui à sa première visite à Beni

Leila Zerrougui, Représentante du Secrétaire Général de l’ONU en RDC est arrivée à Beni, au Nord-Kivu ce vendredi 13 avril 2018 pour une première visite dans cette partie du pays depuis le début de son nouveau mandat. Elle a été accueillie par des militants du mouvement citoyen de la LUCHA (Lutte pour le Changement) qui lui ont remis un mémorandum accès essentiellement sur quatre points relatifs à la sécurité, au processus électoral, aux droits de l’homme. La justice en faveur des victimes de Beni figure aussi dans ce document dont AFRIWAVE.COM a accédé à une copie. La LUCHA Section de Beni estime que le rétablissement effectif de la paix passe par le départ du président Joseph Kabila et la crédibilisation du processus électoral.

A ce propos, les militants de la LUCHA mentionnent que depuis 2015, le peuple Congolais dans sa large majorité s’est exprimé par plusieurs moyens afin de montrer son attachement à la constitution et au départ de Joseph Kabila le 19 Décembre 2016.

« Malgré la répression sanglante que le pouvoir a réservée aux citoyens pacifiques qui ne pensent pas comme lui, les Congolais ont bravé les peurs individuelles et communes pour refuser la gouvernance inhumaine et autocratique que le régime de Kabila nous imposait. En ces jours, monsieur Joseph kabila dirige le pays en dehors de toute base légale ou consensuelle, la constitution ayant été violée depuis le 19 Décembre 2016 et l’Accord de la Saint-Sylvestre depuis le 31 décembre 2017 », peut-on lire dans ce document.

Les membres de la LUCHA révèlent par ailleurs que le processus actuel censé aboutir aux élections présidentielles, législatives nationales et provinciales le 23 Décembre 2018, si jamais elles étaient ténues ; est malheureusement une manœuvre de plus de la famille politique de Joseph Kabila pour se maintenir au pouvoir d’abord par la fraude électoral et l’exclusion injuste de certains leaders de l’opposition aux élections ensuite.

La Lucha insiste en outre sur le renforcement des opérations militaires.  A ce propos, ce mouvement citoyen rappelant que dans le passé, la mise sur pied de la Brigade d’Intervention a considérablement aidé à défaire le M23.

« La population de la région de Beni attend de cette brigade un engagement robuste comme c’est fut le cas contre le M23 en vue de mettre fin à la tragédie qu’elle endure depuis des années. Comment comprendre par exemple que le 10 février 2018, au moins 5 civils aient été tués à Mavivi, des maisons pillées et incendiés alors que la grande base de la MONUSCO dans la région de Beni se trouvent dans cette localité ? Il est temps que la MONUSCO sous votre impulsion repense les choses madame », indique ce document.

A propos du respect des Droits de l’Homme, la LUCHA déplore les arrestations arbitraires, des détentions illégales, des tortures, des exils, des tentatives de disparitions, … ciblées contre les militants des mouvements citoyens, des défenseurs des droits de l’homme.

« Cette situation de terreur d’Etat ne facilite pas la collaboration de la population locale et de services de sécurité, gage pourtant des opérations de lutte contre l’extrémisme armé dans notre région. Nous ne passerons sous silence les interventions louables du BCNUDH pour la promotion des droits de l’homme mais nous estimons qu’il y a toujours place pour une amélioration surtout dans l’accompagnement de l’expression pacifique qui offre un couloir d’expression à certains jeunes et les empêche d’intégrer la lutte armée. Pourquoi la police de la MONUSCO ne viendrait-elle pas sécuriser les manifestants pacifiques comme c’est fut le cas lors de notre marche du 21 Janvier à Beni », interroge la LUCHA.

Exigence pour une bonne justice en faveur des victimes des massacres de Beni.

« Les habitants de Beni sont toujours plus nombreux à être massacrés sauvagement, à fuir leurs villages, à perdre leurs biens. Il n’est pas normal que les auteurs de ces crimes graves restent impunis. Les procès des présumés ADF et leurs collaborateurs que la cour opérationnelle a organisé à Beni n’ont été que des simulacres des procès qui ont élever les bourreaux et victimiser davantage les victimes. La preuve est que certaines personnes lavées par cette cour ont été par la suite sanctionnées par la communauté internationale. Non, les victimes de Beni méritent mieux que ça. C’est ici l’occasion de réitérer notre appel à des enquêtes indépendantes, sérieuses qui serviront de base à la bonne justice pour les victimes des massacres de Beni », poursuit la LUCHA.

Attentive à la demande de la LUCHA pour que la Monusco joue en réalité son rôle de protéger les populations civiles et l’éradication ou la neutralisation des bandes armées dans la région de Béni et ainsi mettre fin aux massacres récurrentes, Leila Zerrougui a promis de s’y engager.

Jack Katson Maliro

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Rédaction

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