Le processus de reddition volontaire des miliciens mai-mai dans le Grand Nord-Kivu se poursuit. La première vague de miliciens rendus est déjà conduite à MUBAMBIRO pour la formation militaire. Ce centre de formation se trouve dans le territoire de WALIKALE au Nord-Kivu. La deuxième vague constituée de 20 autres combattants est présente au camp de transit à MATEMBE dans la commune VULAMBA en ville de Butembo. AFRIWAVE.COM s’est rendu sur le lieu lors d’une descente dans ce camp de transit pour interroger les miliciens présents là-bas au sujet de leur reddition. Il y a un certain nombre de choses que les miliciens formulent comme conditions de leur reddition. Utopiques ou faisables ?
L’un des responsables mai-mai rencontré au camp de transit de MATEMBE, en ville de Butembo samedi 14 avril a révélé que parmi les 20 combattants présents dans ce site figurent 9 généraux autoproclamés. Les 11 autres miliciens de rang sont venus des maquis situés à OICHA, en territoire de Beni et à NGELUMBE vers MANGUREDJIPA, en territoire de Lubero.
Le général autoproclamé KAMBALE Caleb note que sa reddition et celle de ses compagnons d’arme prouvent suffisamment que plusieurs milices ont compris l’appel du gouvernement. Selon la même source, les 9 responsables des milices restent à MATEMBE en attendant la reddition de leurs hommes.
« Bien plus, nous voulons nous rassurer si le gouvernement va prendre en compte nos revendications », ajoute KAMBALE Caleb.
Il a en outre révélé que, pour leur reddition, les miliciens Mai-Mai ont déjà soumis au gouvernement congolais un cahier des charges contenant leurs revendications. Il s’agit entre autres de la création d’une unité spéciale des mouvements mai-mai au sein de l’armée, mais aussi la libération de tous les prisonniers politiques en rapport avec les différents mouvements Mai-Mai.
Les Mai-Mai demandent aussi au gouvernement d’être affecté spécialement à la traque des FDLR rwandais et autres ADF ougandais. Ils exigent aussi l’institution d’une commission tripartite MONUSCO-Gouvernement congolais et mouvement Maï-Maï pour enquêter sur la présence des migrants identifiés comme des hutu à BOGA et TCHABI dans l’Ituri.
La dernière réclamation consiste en l’intégration desdits miliciens au sein des forces armées congolaises (FARDC) et de la police nationale avec reconnaissance de leurs grades et leurs fonctions respectives. Les miliciens cantonnés à MATEMBE espèrent que le gouvernement ne restera pas muet face à ces revendications. Ils encouragent les autorités gouvernementales à aller de l’avant dans les démarches visant à démobiliser plus de dix milles miliciens opérant dans les différentes contrées de la province du Nord-Kivu.
Jack Katson Maliro