« Ni compromission, ni découragement », c’est la quintessence du message de son combat politique que Felix Tshisekedi a adressé aux militants de son parti l’UDPS réunis en ce mardi 24 avril 2018 sur la Place Sainte-Thérèse dans la commune périphérique de N’Djili : « Le combat pacifique a ses hauts et ses bas, à partir du moment où nous refusons la lutte armée; nous ne pouvons qu’avancer à petits pas mais tout ce que nous récoltons est le fruit de cette lutte. La lutte n’est pas terminée, nous avons une pensée pour les Diomi, Diongo, Muyambo et tous les jeunes de l’UDPS qui sont toujours en prison ». Raison pour laquelle le peuple devra demeurer « ferme » et « courageux » a-t-il dit.
Des folles rumeurs sur sa prochaine nomination comme premier ministre, Félix Tshisekedi balaye tout d’un revers de la main en demandant à ses militants de ne pas en tenir compte et ne pas se laisser « distraire ». Il dément de plus le fait d’avoir « marchander quoi que ce soit pour le retour du corps de son père et ses obsèques au pays », ceci un an depuis son décès inopiné à Bruxelles en Belgique.
« Vous m’avez élu à plus de 98% président de l’UDPS et m’avez demandé de me présenter à l’élection présidentielle. Ce n’est pas pour être encore candidat premier ministre », a déclaré Félix Tshisekedi sous les applaudissements d’une foule « rassurée par cette mise au point » définitive. Le nouveau président de l’UDPS a pu ainsi dévoiler les grandes lignes de son projet présidentiel à l’occasion des 28 ans d’une première ouverture démocratique, le 24 avril 1990, sous la dictature du maréchal Mobutu.
Pour le choix du lieu de la prochaine inhumation de son père et prédécesseur à la tête du parti dans leur « domaine familiale de la N’Sele », Félix explique qu’il ne s’agit que d’un retour à la source : « C’est un lieu historique où Étienne Tshisekedi fut l’un des pères signataires du Manifeste de la N’Sele. C’est un endroit où il faisait régulièrement du sport et c’est l’endroit où le multipartisme est né le 24 avril 1990 ».
De futures élections de décembre 2018, Félix Tshisekedi estime que le cap est pris et qu’on ne reculera pas. Sur la « machine à voter » il a été clair : « Leur machine là est une machine à tricher, le fichier électoral est corrompu et mérite un audit sérieux par l’OIF et les experts locaux. Il pourrait y avoir encore environ 8 millions de doublons présents dans ledit fichier ». De la présence du délégué de l’UDPS Kalamba à la CENI, Félix Tshisekedi estime que comme pour le PPRD ou le MLC ; « le choix de l’UDPS devra être respecter car Kalamba n’est plus du parti pour qu’il soit remplacé. Il est leur, c’est pourquoi nous exigeons son départ avant la fin de ce mois » pour raison d’équité.
Certes qu’il n’y avait pas foule de l’époque de Tshisekedi père mais c’est pour la première fois qu’un meeting de l’opposition soit autorisé depuis le retour triomphal du même père en juillet 2016. Toute manifestation était interdite dans le pays depuis septembre 2016 où des violences, notamment au siège de l’UDPS à Kinshasa avaient fait des dizaines de morts. Pour rappel, à cette époque ; les manifestants adressaient un carton jaune au président Joseph Kabila en lui réclamant l’organisation comme prévu des élections avant la fin de son dernier mandat le 20 décembre 2016.
Parti historique de l’opposition, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a fait preuve que la base demeure essentielle dans le combat politique. La foule n’a pas arrêter de scander à ce que Jean-Marc Kabund soit reconduit au poste de SG du parti dont il assume les affaires courantes depuis l’élection du nouveau président.
Luaba Wa Ba Mabungi