C’est une histoire mieux une affaire du « brut » contre le « bon », d’un « faucon » contre « l’intello » qui s’est jouée la semaine dernière au PPRD, le parti présidentiel. Depuis sa prise des clés de la maison et pour marquer son emprise à la tête du parti auquel il vient d’être nommé, « l’effacé » Emmanuel Ramazani Shadari ; ancien ministre de l’Intérieur continue de faire son ménage sur fond d’une surenchère comme le note un cadre du parti effaré par ses méthodes peu catholiques. Il a ainsi radicalisé encore d’un cran le parti par sa jeunesse considérée comme le fer de lance et « soldats politiques du Raïs (Kabila NDLR) » en nommant à sa tête un faucon radical à la place d’un Nkanga considéré comme doux intellectuel et tout aussi radical.
Papy Pungu Lwamba, ancien responsable des « Jeunes Leaders » du parti ; ce groupuscule « radical » controversé pour ses positions qui ne font toujours pas l’unanimité au sein même de la Majorité Présidentielle (MP) connait depuis son heure de gloire. Un de haut fait de ce groupe violent fut cette sortie en février dernier à la veille de la 3ème marche pacifique du Comité Laïc de Coordination (CLC) avec l’envahissement le soir tombé de l’enceinte de la Cathédrale Notre Dame du Congo par ses « bérets rouges avec des T-Shirt aux effigies du parti et de Joseph Kabila ».
Quelques heures plus tard, une vidéo d’une rencontre privée apparaissant sur les réseaux sociaux de ce même groupuscule révélait la vraie face des manières dont ces individus qui se considèrent comme les « soldats de Kabila » qui n’ont pas peur de mourir pour lui comptent accomplir leur mission. Face aux prêtres catholiques considérés comme de connivence avec l’opposition, le mot d’ordre était clair : « Les prêtres qui participeraient à ces marches des opposants sont des imposteurs. Il faut les arrêter et les emmener à la police » scandait un des responsables, Popol Badjegate pour manifester l’hostilité ouverte contre l’Eglise catholique. Ce dernier se faisant le plus discret possible depuis la stupéfaction provoquée dans l’opinion par ses propos insensés, provocants et violents à dessein.
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Nkanga paie-t-il le départ de Mova ?
Fils de l’ancien et feu politique Nkanga Boongo connu pour ses retournements politiques, Patrick Nkanga Bekonda toujours paru posé malgré ses fausses aires de radicalité. Conseiller au Cabinet du chef de l’Etat, que cache en réalité son départ de la tête de la jeunesse du parti et que lui reproche-t-on se demande l’opinion publique ? Surtout que le même Nkanga venait d’affirmer quelques jours auparavant à qui voulait l’entendre « qu’il faudra compter sur Kabila pour les 30 prochaines années » comme pour marquer sa loyauté à leur autorité morale.
Pour l’homme « dévoué » à son parti et son chef comme il s’est toujours défini, Nkanga faisait plutôt figure de « l’intello » de service plus qu’un « mobilisateur » de foules dont le PPRD a le plus besoin en ce moment à l’instar d’un Papy Pungu. Comme son ancien mentor Henri Mova devenu ministre de l’Intérieur, Nkanga était dans la mire de Shadari qui « ne veut s’entourer que des gens lui dévoué et il cherche à effacer toutes traces de Mova qui a pourtant beaucoup contribué dans la réflexion au sein du parti » nous chuchote un camarade vexé.
« En virant Nkanga, c’est un signal fort donné à tous les proches de Mova qui sont appelés à rentrer dans les rangs car ils contestaient déjà en interne Shadari qui n’a ni l’âme, encore moins la poigne d’un vrai leader pour les troupes. Ses gesticulations actuelles comme avec ces deux histoires de la baguette de pain en main et son discours sur l’argent que possède le Raïs et le parti sont à la limite du ridicule et font de nous la risée de tous » ajoute un autre cadre du parti sous couvert de l’anonymat.
Toutes choses restant égales par ailleurs, « même si la guerre pour asseoir son influence n’est pas déclarée publiquement, il en existe quelque chose de ce genre » explique un dernier camarade. Même si le juriste Nkanga est nommé Rapporteur du Bureau Politique du PPRD, on sent qu’il y du rififi au sein du parti présidentiel et ce sont les jours à venir qui nous le démontreront.
Luaba Wa Ba Mabungi
